Il y a des livres qui font froid dans le dos. Même si le style n’est pas au rendez-vous. Même s’ils sont très courts. Celui-ci en fait partie !

La quatrième de couv :

Cette histoire est basée sur une expérience réelle qui a eu lieu aux États-Unis dans les années 1970. Pour faire comprendre les mécanismes du nazisme à ses élèves, Ben Ross, professeur d’histoire, crée un mouvement expérimental au slogan fort : « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action. » En l’espace de quelques jours, l’atmosphère du paisible lycée californien se transforme en microcosme totalitaire : avec une docilité effrayante, les élèves abandonnent leur libre arbitre pour répondre aux ordres de leur nouveau leader, lui-même totalement pris par son personnage.

Quel choc pourra être assez violent pour réveiller leurs consciences et mettre fin à la démonstration ?

Mon avis :

« Cela commence par un jeu et finit en dictature« . Voilà le texte que l’on peut lire sur cette couverture. Tout commence quand Ben Ross, le professeur, est incapable d’expliquer à ses élèves comment les Allemands ont pu adhérer aussi facilement au nazisme et comment ils ont pu affirmer après la guerre ne rien savoir des atrocités commises. Il décide donc de faire l’expérience avec sa propre classe et va les amener docilement à le suivre, sans se poser de questions. Entrainant sur son passage une vague de peur et fanatisme dans ce lycée.

Tout ce que l’on sait ici, c’est que l’histoire est basée sur des faits réels. Et l’auteur a dû prendre pas mal de raccourcis je pense pour écrire ce roman. Il m’a semblé en effet très (trop ?) facile de convertir ces jeunes lycéens dans ce livre. En moins de deux leçons, les voilà près à se soumettre totalement à ce prof qui, même s’il semble apprécié de tous, les emmène vers le totalitarisme. Et entraîne par la même occasion tout le lycée dans cette vague.

Le style aussi n’est pas des plus marquant. Une écriture simple, sans fioriture. Rédigé bien plus comme un compte rendu que comme un véritable roman traitant d’un sujet important. Sans parler de la taille des caractères ! De quoi faire un roman de 100 pages au maximum s’il avait utilisé la taille de caractère habituelle !

Il n’en reste pas moins qu’en fermant ce livre on ressent une sorte de malaise. Impression bizarre de se dire que même si l’auteur a peut-être beaucoup romancé le sujet, il n’en reste pas moins que quelque part dans le monde, il serait encore possible de reproduire ce qui s’est passé pendant cette guerre. Et c’est dérangeant. Et rien que pour s’en souvenir, il est bon d’avoir de temps en temps des livres comme celui-ci. Des livres qui, même sans être exhaustif, même sans être des chefs-d’oeuvre, nous permettent de ne pas oublier.

Hasard du calendrier, Le capharnaüm éclairé a publié hier J’ai voulu porter l’étoile jaune. Le témoignage unique d’une jeune chrétienne, internée dans les camps français pour avoir porté l’étoile jaune.

Détails :

Auteur : Todd Strasser
Editeur : Pocket
Date de parution : 19/02/09
222 pages

Cette chronique a déjà été lue 11986 fois.

%d blogueurs aiment cette page :