Une lecture qui prend à la gorge, loin des clichés et facilités. Juste et simple !

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Depuis longtemps sur ma liste. J’avais réussi à attendre sa sortie en livre de poche.

La quatrième de couv :

Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Au cœur d’une ville sans cesse en mouvement, ils ne sont que deux silhouettes parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou seulement se croiser. Un jour de mai. Les Heures souterraines est un roman vibrant et magnifique sur les violences invisibles d’un monde privé de douceur, où l’on risque de se perdre, sans aucun bruit.

Mon avis :

Parfois il suffit d’un tout petit mot pour que toute une vie dérape. Pour Mathilde, il aura suffit qu’elle émette un avis un peu différent de celui de son supérieur direct pour que tout son monde s’écroule. Ce n’est pas comme un tremblement de terre pourtant. Dans ce cas-là, au moins c’est net, ça détruit tout sur son passage, mais ensuite, on peut reconstruire. Non, dans le cas de Mathilde, c’est insidieux, rampant, une atmosphère, une impression, un silence un peu plus long… Rien de grave au premier abord. Non, rien de grave en apparence. Mais de réunion annulée en dernière minute en dossier retiré pour mauvaises raisons, de changement d’attribution en changement de bureau, d’attitude hautaine en indifférence totale, il est trop tard, bien trop tard, lorsque Mathilde réalise qu’elle est victime de harcèlement moral. Elle est déjà épuisée, au bout du rouleau et n’a plus le courage de se battre pour faire entendre sa voix.

Parfois il suffit d’un petit mot pour qu’une autre vie dérape. «Je voudrais qu’on arrête de se voir. Je ne peux plus, Lila, je ne peux plus. Je suis fatigué.» Thibault, médecin à Paris, n’en peux plus de cette relation sans avenir, sans amour, sans retour. Alors il a décidé de mettre fin à cette mascarade, même si ça fait mal, même s’il espère encore… Et puis, il a déjà un métier qui l’occupe beaucoup, presque trop. Il a fuit la campagne il y a bien longtemps, les rhumes et otites pour travailler aux Urgences Médicales de Paris. Toujours sur les routes, sans attache, il traverse la vie un peu comme un fantôme.

Les Heures souterraines, c’est celles ou toutes ces personnes se croisent dans la rue, dans le métro, au sortir de la station. Celles où tous ces gens se bousculent sans jamais se regarder, sans jamais s’approcher l’un de l’autre, chacun dans sa solitude, face à ses propres problèmes. Avec des mots très justes, simples, Delphine de Vigan fait se croiser des personnages humains qui subissent de plein fouet l’inhumanité du système, des grandes villes, des autres… Sans verser dans le pathos, l’histoire prend à la gorge et nous prend aux tripes.

Extraits :

Lire le premier chapitre sur le site des éditons JC Lattès.

Détails :

Auteur : Delphine de Vigan
Editeur : Livre de Poche
Date de parution : 02/03/2011
249 pages

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