Une autoroute, un cahier pour noter, une caméra pour filmer. Embarquement pour un road movie à la recherche de l’ordinaire.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Envie de découvrir un livre de François Bon. Alors, lors des derniers achats numériques, c’est ce titre avec cette histoire d’autoroute qui ont retenu mon attention.
La quatrième de couv :
Onze jours sans quitter l’autoroute, avec tous les documents, entretiens, repérages, rencontres, images, conversations, rêves, échecs, sans oublier les tickets de péage.
Mon avis :
Un à la caméra, l’autre à l’écriture. Voilà comment François Bon et Verne se sont lancés sur l’autoroute, un peu au hasard, à la recherche d’une histoire à raconter, d’un quelque chose qui se passerait à ramener à une chaîne de télévision pour en faire un reportage. «Ce que je veux, c’est l’ordinaire, jusqu’à ce qu’il prouve cette étrangeté qu’il recèle. » Alors direction l’A6 à la recherche de cet ordinaire qu’ils veulent relater.
Un couple sur une aire d’autoroute à la recherche d’une alliance jetée là un an plus tôt alors qu’ils étaient sur le point de se séparer; un homme qui s’occupe d’une aire de repos depuis douze ans et qui collectionne tout ce que les gens oublient, laissent, jettent; un spécialiste de l’hydrographie qui vérifie une à une toutes les bornes d’écoulement des eaux, chaque année, du début à la fin de sa portion; un type qui ne veut plus quitter l’autoroute parce que la dernière fois qu’il a téléphoné chez lui sa femme n’a pas répondu. Depuis il lui téléphone régulièrement, espérant que quelqu’un décroche enfin, pour qu’il puisse rentrer chez lui; le Japonais, dans le coin de Forbach, qui voyage dans toute l’Europe depuis un an et qui prend toujours la même photo; les gamins oubliés sur une aire par des parents trop pressés; la conductrice de semi-remorque qui, depuis des années, fait le même chemin entre la France et la Pologne…
Onze jours sur l’autoroute à parler avec tous ces gens que l’on ne voit pas, ceux qui font partie de ce moment qu’on passe sur ce bout de bitume qui nous sert seulement à aller d’un point A à un point B. Onze jours à lister, filmer, écrire, noter toutes les particularités de ce monde à part, souligner aussi cette uniformité dans les hôtels du bord de chemin, cette monotonie dans les produits « régionaux » proposés dans toutes les stations-service de ces kilomètres de route. Et puis, au bout de ces onze jours, Verne décide de suivre la conductrice de semi-remorque pour découvrir une route ailleurs, voir comment est l’ordinaire vu du haut d’un camion, dans un pays différent. Et là, la disparition, comme une sortie de route…
Road movie au sens propre du terme, Autoroute nous donne l’illusion d’une réalité avec ces listes de preuves (récit en annexe du spécialiste de l’hydrographie, liste des tickets de péage, de restaurants, d’hôtels, liste des produits que l’on trouve dans les stations-service…), à tel point qu’on a vraiment envie d’y croire à ce périple sur les bords de la route, et d’aller débusquer nous aussi ces petits bouts de vie. Un très beau périple !
Extraits :
Lire le début du livre.
Détails :
Auteur : François Bon
Editeur : Publie.net
Date de parution : 21/11/2010 (pour la version numérique)
168 pages
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J’avoue qu’en lisant la 4ème de couverture je n’aurais pas été tentée… et je ne le suis pas non plus après lecture de ton billet.
Ah mince, j’ai loupé ma chronique alors… J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce récit, l’idée aussi de ce voyage sur l’autoroute.
Je ne crois pas que le sujet me tente. Plus tard avec un autre titre.
J’ai bien l’intention de découvrir d’autres livres de F. Bon, donc peut-être pour le prochain 🙂
Je n’avais pas encore entendu parler de ce livre. Il me tente moyennement, mais c'(est vrai qu’il doit s’en passer des choses, au bord des autoroutes !
Visiblement il est sorti en 2000 en version papier. Moi j’ai vraiment accroché à cet histoire.