Un texte mené avec beaucoup d’efficacité, une mise en page qui sert très bien la narration, avec un requin qui se « matérialise » au milieu des mots : à découvrir !
La quatrième de couv :
Un matin, Eric Sanderson se réveille amnésique. Une série de lettres qu’il s’était adressées à lui-même le lance sur les traces de son passé. De textes codés en indices, il découvre qu’un requin, qui vit dans les eaux troubles de la pensée, le traque pour dévorer ses souvenirs. Il plonge alors dans un monde parallèle inquiétant, où l’attend un amour échappé du temps.
« Quand Les dents de la mer rencontre Alice au pays des merveilles. Un mélange de terreur, d’étrangeté et de géographie irréelle. » Times Literary Supplement
« Échevelé, sexy, fascinant, brillant – Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde est tout cela et plus encore : un futur livre-culte… » Toby Lit
Mon avis :
Le plus simple, à mon avis, c’est de mettre de côté tout votre aspect rationnel le temps de bien s’imprégner de cette histoire!
Eric se réveille sans mémoire, avec juste une indication, dans un premier temps, d’un numéro à appeler pour l’aider, une psy. Il doit donc réapprendre sa vie, ce qu’il préfère manger, comment il aime s’habiller… Le problème, c’est que ce n’est pas la première fois que cela lui arrive. Alors les Eric Sanderson précédents lui ont laissé des indices. Des lettres qui arrivent peu à peu avec des indications sur ce qu’il devrait faire pour arrêter ce cercle infernal.
Le problème, c’est qu’il doit partir à la recherche de LA solution, tout en se battant contre le ludovicien, ce requin conceptuel qui lui grignote sa mémoire. Imaginez le flux de toutes les pensées existantes, de tout ce qui est écrit flottant dans l’air. Un peu comme ces images que l’on nous montre parfois pour les ondes wifi. C’est dans ce flux que nage le ludovicien. C’est de ces concepts de la langue qu’il se nourrit. Et il n’est pas prêt à lâcher Eric !
On est souvent, très souvent, à la lisière de la réalité dans ce roman. Elle se « métamorphose » au gré de la représentation conceptuelle que les protagonistes veulent bien lui prêter. L’auteur réussit à mener son texte avec beaucoup d’efficacité. Il y a bien eu un petit coup de mou vers la moitié du livre où, quand même, je me suis demandé où tout cela allait bien pouvoir me mener ! Mais la mise en page elle-même sert très bien la narration, avec un requin qui se « matérialise » au milieu des mots !
A découvrir, sans hésitation !
Extraits :
“La vie est bien trop incertaine pour laisser les choses importantes non dites.”
“L’animal qui te chasse est un ludovicien. Il appartient à l’une des nombreuses espèces de poissons purement conceptuels qui nagent dans les flots des interactions humaines et dans les marées de la causalité. Ça peut paraître complètement fou, mais ça ne l’est pas. La vie est tenace et déterminée. Les flux, les courants et les rivières de la connaissance, de l’expérience et de la communication humaines, qui se sont développés au cours de notre brève histoire, constituent désormais un immense environnement, riche et abondant. Pourquoi devrions-nous nous attendre à ce que ces flux soient stériles?”
Détails :
Auteur : Steven Hall
Editeur : J’ai lu
Date de parution : 08/06/2011
506 pages
Cette chronique a déjà été lue 14379 fois.
Je l’ai lu à sa sortie en grand format, il y a quelques années, et j’en garde le souvenir d’un livre riche et complexe, avec une intrigue déroutante.
Déroutant, c’est le moins qu’on puisse dire 😉 J’ai vraiment eu peur que ça finisse en queue de poisson, mais non! Très bien mené jusqu’au bout!
Malgré ton enthousiasme, je ne suis pas sûre d’adhérer.
C’est sûr que c’est particulier!
Très très intrigant ! Ça semble particulier quand même. Je garde le titre en tête, peut-être que je me laisserai tenter !
C’est sûr que c’est un peu différent !
Joli billet qui intrigue .. je ne manquerai pas de le dévorer si je le trouve en biblio. Les histoires sur la mémoire (et sa perte) m’ont toujours intéressé.