Il a d’abord pris contact par Babelio. Puis, il a commencé à commenter ici en nous envoyant à chaque fois des salutations de Bruxelles. Et maintenant, il twitte ! « Il », c’est Centrino. Trop timide, il a préféré se cacher derrière une image paradisiaque pour venir nous parler de ses lectures (même s’il vous dira que c’est parce que moi je suis cachée derrière mon Zulma, qu’il se cache aussi à son tour :)). Trêve de bavardages, place à Centrino et à ses lectures !

Tu lis quoi Centrino ?

A défaut d’être original, je lis actuellement le Livre 1 du très attendu 1Q84 de Haruki Murakami, auteur mondialement connu que l’on ne présente plus ; même si parfois je trouve un peu dommage que les gens limitent la littérature japonaise contemporaine à Haruki Murakami et Yôko Ogawa (deux auteurs que j’apprécie pour ma part). Ce pays a tellement d’auteurs méconnus (pour ne pas dire totalement inconnus) sous nos lattitudes, comme Aki Shimazaki, Hiromi Kawakami, et les « classiques », comme Mishima, Abe Kobo et Soseki. Mais je m’emporte… j’étais censé (ne) parler (que) du livre que je lis en ce moment…

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

D’abord le battage médiatique de cette rentrée (ou est-ce la foire ?) littéraire 2011 (si vous voyez ce que je veux dire). Mais aussi l’envie de découvrir cet ouvrage dont les deux premiers tomes se sont vendus à 3 millions d’exemplaires (chacun !). Et puis un livre de Murakami (Haruki, à ne pas confondre avec son homonyme Ryû), je dirais que ça se lit même sans avoir faim (ou ça se boit comme du petit lait). Il a l’art de partir d’un fait anodin et de laisser son imagination déployer ses ailes afin de nous sortir un récit qui fusionne habilement réel et rêve, au point que même le héros ne sait plus dans quel monde il erre. A se demander si Haruki écrit toujours à jeûn…

Ton livre précédent ?

Le théorème d’Almodovar d’Antoni Casas Ros. Encore un auteur trop peu connu à mon goût (catalan de France en plus ! Vous n’avez donc aucune excuse de ne pas le connaître). Les thèmes abordés et les réflexions à méditer sont légion, comme la guerre civile espagnole et le fachisme, la beauté du corps et des arts, le besoin qu’a toute personne de se sentir aimée, le regard des autres, la nécessité de vivre sa vie comme on l’entend…

Tout cela baigné dans un éther de théorèmes mathématiques, de poésie et de surréalisme qui nous donne – comme vous l’aurez compris – un roman atypique et inclassable comme je les aime.

Trois livres à emmener sur une île déserte ou les trois livres préférés

Argh se limiter à trois livres ; quelle hérésie…

Un Laurent Gaudé (quel conteur !) : Le soleil des Scorta ou La porte des enfers ;

Un Yôko Ogawa : disons Tristes revanches ;

Quant au troisième, le choix est dur ; allez un livre d’une Française (également trop peu connue ; décidément…) : Les hommes sirènes de Fabienne Juhel.

Corne ou marque-ta-page ?

Marque-page sans hésiter une seule seconde. Vous allez rire (quoi que…) mais pour moi un livre est un objet précieux (et presque vivant, de par les émotions qu’il nous procure). Il faut donc bien le traiter (et donc ne pas corner ses pages, CQFD).

Pour prolonger ta question, pour les mêmes raisons je n’annote jamais.

Plutôt lecture papier ou numérique ?

Pour le moment 100% papier (confer le lien presque charnel que j’entretiens avec mes livres). Même si le numérique fait de plus en plus parler de lui (à ce propos, merci pour ton article sur le sujet !).

Je n’exclus donc pas de franchir un jour le cap, et titiller une liseuse histoire de voir les émotions qu’elle peut me procurer (ou pas).

Quelque chose à ajouter ?

Evidemment ! Non pas une, mais quatre :

– Primo : lisez Antoni Casas Ros, surtout si vous aimez la poésie délirante comme on en lit rarement.

– Secundo : refermer un livre que j’ai adoré me confirme chaque jour un peu plus un désarroi qui grandit en moi : au plus je lis, au plus je me rends compte que jamais je n’arriverais à lire tous ces livres qui attendent bien sagement dans leur coin pour me faire rêver… Avoir réalisé la réalité de ce compte rebours est à la fois déprimant et grisant…

– Tertio : allez je vous livre mes derniers coups de cœur :

  • La vie rêvée des plantes de Lee Seung-U,
  • Ma femme de ta vie de Carla Guelfenbein,
  • Le Carnaval des monstres et Respire d’Anne-Sophie Brasme.

– Quarto (et c’est un peu le message que j’ai tenté de faire passer en répondant aux questions) : osez sortir des sentiers (littéraires) battus et rebattus. Laissez-vous tenter par votre instinct… Il se cache des merveilles là où l’on s’y attend parfois le moins… Et comme la lecture est un plaisir qui se partage, faites part de vos découvertes à votre entourage.

Avant que je n’oublie (mais aussi parce que je suis bien élevé), je te remercie de m’avoir permis de pouvoir partager avec vous ma modeste vision de ce don du ciel qu’est la littérature.

Et pour conclure… Salutations de Bruxelles !

 

Je pense avoir déjà rempli une part du contrat : je vous fais découvrir toutes mes lectures ! J’aime bien aussi sortir des sentiers battus de temps en temps, mais avec les propositions de Centrino, il me reste encore quelques belles heures de lecture à découvrir ! Merci donc à lui pour ce partage.

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