Avoir un gastéropode dans ses followers twitter n’est pas franchement commun. Et quand en plus ce gastéropode écrit lui-même, a toujours de bons conseils de lectures et est toujours d’accord pour partager un petit apéro virtuel… on en redemande !

Alors aujourd’hui, j’ai invité @garpavecarobase. Vous avez déjà pu le croiser sur ce blog, avec Motel. Et on le retrouvera très vite avec Locked in Syndrome, déjà lu, mais que je vais relire une petite fois avant de vous le présenter.

Mais maintenant, place à G@rp et ses 50 lectures simultanées !

Tu lis quoi G@rp ?

Mon petit doigt me dit qu’on va devoir pousser les meubles pour faire de la place – c’est la saison qui veut ça, à ce qu’il paraît…

Donc en ce moment deux points à la ligne

L’incontournable et très attendu d’avoir été annoncé comme incontournable 1Q84, de Haruki Murakami, pour voir si je retrouverai la forme de, disons, magie que j’avais trouvée dans Chroniques de l’oiseau à ressort (lecture qui ne date pas d’aujourd’hui).

Jr, de William Gaddis, parce que Gaddis, parce que complètement fou, parce que culte, pour moi, parce qu’il est impossible de passer à côté (depuis le temps qu’on attendait sa réimpression) et parce que mon cochon tirelire refusait absolument de se faire hara-kiri au couteau à beurre pour un ouvrage épuisé (oui, ma tirelire a un caractère de cochon).

Chez Ulysse, de Julian Rios, en même temps que je relis Ulysse, de Joyce : ainsi armé, difficile de manquer du Bloom. Culte, aussi, le Joyce.

Providence, de Juan Francisco Ferré. Plutôt une relecture, d’ailleurs, car je n’avais pas lu la version finale de la traduction de François Monti – un bouquin fou qui devrait accrocher les dingues de Lovecraft, de cinéma (Ferré est une véritable caméra humaine) et de jeux vidéos.

Vies parallèles de Nikolaï Bakhmaltov, de Seb Doubinski parce que j’avais envie de lire une fois encore du Doubinski.

Sinon, à venir et attendu avec une impatience zébulonienne :

Proust Fiction, de Robert Juan-Cantavella, lu il y a quelques années sur les conseils (avisés) de François Monti (voir plus haut) – il était temps qu’un éditeur en publie une traduction en français (merci la collection Lot49, du cherche midi !)

Motorman, de David Ohle, par curiosité.

Les instructions, de Adam Levin, pour son côté OLNI (j’adore les sush – les OLNIs)

Et puis il y aura Pas rien, de Benoît Vincent, Le Crime de Sainte-adresse, de Didier Daeninckx… et d’autres encore.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Lequel ?

(nan, j’plaisante)

Pour Murakami, eh bien il était plutôt difficile de l’éviter à moins d’être sourd et aveugle tant il y a eu de battage. Ce n’est pas ce qui m’y a poussé mais plutôt, outre le fait qu’il s’agisse de Murakami, le projet concrétisé par ces deux volumes et le troisième attendu pour 2012. Tiens, un peu comme pour 2666, de Bolano, qui devait initialement être publié en plusieurs volumes et non en un seul – ce qui ne nuit nullement à la qualité de l’ensemble, au demeurant.

Pour les autres, tout est bon à prendre : chronique lue ici ou là, ici et là, titre accrocheur, auteur dont on a apprécié un roman précédent, extrait prometteur. En fait, et pour résumer, trouver lecture à son œil est affaire de curiosité et de veille – aucun super pouvoir dans tout ça.

Ton livre précédent ?

Relequel ?

(renan, j’replaisante)

Je suis fou du mois d’août : les congés permettent de se plonger sans décrocher dans les pavés que l’on n’a pas eu le temps de lire comme ils le méritaient pendant l’année (merci patron de me donner autant de boulot !). Sauf que cet été, problème de transport oblige, j’ai été contraint d’alléger mes bagages – du moins en partie. Je n’ai donc pu lire que Derrière mon bureau, de Werner Kofler (ébouriffant), Les Foudroyés, de Paul Harding (splendide, mais s’accrocher, faire l’effort de le lire), Générosité, de Richard Powers (ah ! Powers !), Le Dôme, de Stephen King (non, je n’ai rien dit, pourquoi ?), La vie très privée de Mr Sim, de Jonathan Coe (je n’avais plus rien d’autre sous la main… en quelque sorte).

Puis Bartleby, de Herman Melville (une nouvelle traduction), Chuchotements dans la nuit, de Lovecraft (nouvelle traduction également), Tsunami, de Patrick de Friberg et Visions secondes, de Laurent Margantin (relu deux fois, celui-ci). Voilà pour le mois d’août – du moins les trois premières semaines et en excluant les plongées ravigotantes et régulières dans Vian, Rabelais, K.Dick, Pynchon, David Foster Wallace.

Une fois de retour – pardon ? Heureusement que j’avais un problème de poids de bagages ?

Si on veut…

En réalité, pour ne rien te cacher, j’ai toujours une véritable bibliothèque sur moi comme d’autres ont des sachets de Dragibus ou une boîte de cachous, tu vois ?

Oui, tu vois.

Une fois de retour, disais-je, j’ai terminé par Va-t’en va-t’en c’est mieux pour tout le monde, de Christophe Grossi : une construction en alternance, un rythme effréné vécu par le personnage principal – de ville en librairies en trains en villes en librairie en voiture, avec des bouffées d’air, des pauses respiratoires faites de musique, d’amitié, de lecture et d’écriture – et un château kafkaïen ; il faut que je le relise.

Trois livres à emmener sur une île déserte ou les trois livres préférés

Tr – ? Y aurait-il un problème de poids de bagages, ici aussi ?

Voyons voir… Les îles désertes ne courent pas les rues et elles sont devenues à tout le moins luxueuses… On peut raisonnablement les supposer suréquipées… Confort moderne cinq étoiles, wifi gratuit, prises électriques…

OK.

En ce cas :

L’intégrale de Borgès (volume I) dans la Pléiade (pas le deuxième volume, non, je ne l’ai pas en stock – pas encore)

La Maison des Feuilles, de Mark Z Danielewski – mais attention, la mythique version de 2002 que tu vois là, derrière moi, annotée, griffonnée dans tous les coins, truffée de feuilles de notes. Pourquoi ? Simple : ce livre hors normes m’a donné le goût de relire, m’a appris à lire, vraiment lire, de même qu’il a été à la base de tout ce qui a suivi en ce qui me – passons.

Contre-jour, de Thomas Pynchon – le relire d’une traite : le rêve !

Tous les David Foster Wallace, en VO histoire de ne pas perdre la main en anglais et de développer ma propre machine à fictions – rien que ça !

Sans oublier tous les romans, essais, poètes que je n’ai pas encore trouvé le temps de –

Objection, ton honneur !

Je.

N’ai.

Pas.

Triché.

Il y en a bel et bien trois – mais papier, tu vois. Les autres sont mes boîtes de cachous, les Dragibus dont je parlais tout à l’heure – n’oublie pas que nous sommes sur une île de luxe…

Corne ou marque-ta-page ?

Les trois !

Corner pour marquer une page où se trouve un passage à noter car il coïncide avec une autre lecture ou l’éclaire ; marque-page pour celles à relire avant, le cas échéant, de les corner, et marque-page pour marquer le point de suspension de la lecture. Le compte est bon : ça fait bien trois.

Plutôt livre papier ou livre numérique ?

Le texte bon sang ! Le texte, rien que le texte, toujours le texte. N’importe où, n’importe quand, tout le temps.

Tous les moyens sont bons pour ne pas interrompre le flux de la lecture, le rythme, la, les voix.

Alors papier, numérique sur smartphone, tablette, liseuse, écran, de l’un à l’autre et vice versa, en marelle et en boucle – même les livres audios (on ne peut pas encore lire au volant, hélas).

Quelque chose à ajouter ?

Non, rien de particulier.

À part merci – c’est très cosy, chez toi, et en plus tu offres un séjour de rêve sur une île déserte de luxe : vraiment, tu sais recevoir.

Attends ! Je vais remettre les meubles en place. C’est la moindre des choses vu que je me suis un peu étalé, là.

 

Moi j’ai beaucoup ri, toute seule devant mon ordinateur quand j’ai lu ses réponses, avec ses tentatives de tricheries (même s’il soutient le contraire !). J’espère que vous avez vous aussi passé un bon moment. Si c’est le cas, suivez G@rp sur twitter, vous ne serez pas déçu !

Et puis, si vous n’êtes pas sur twitter, vous pouvez découvrir ses sites (oui, G@rp ne fait pas les choses à moitié. Il n’a pas un site, mais trois…) :

Merci à G@rp pour ses réponses. Maintenant, il ne me reste plus qu’à ressortir ma liste de livres que je veux lire un jour. Elle va s’allonger quelque peu !

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