L’histoire d’amour entre une ancienne prostituée juive et un petit garçon arabe plein d’intelligence qu’elle a adopté. On savoure…
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
C’est Flou qui a commencé à me parler de cet auteur. Puis Delphine a enfoncé le clou. Et lors d’un passage chez le bouquiniste, il ne me restait plus qu’à en trouver un.
La quatrième de couv :
Signé Ajar, ce roman reçut le prix Goncourt en 1975. Histoire d’amour d’un petit garçon arabe pour une très vieille femme juive : Momo se débat contre les six étages que Madame Rosa ne veut plus monter et contre la vie parce que «ça ne pardonne pas» et parce qu’il n’est «pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur». Le petit garçon l’aidera à se cacher dans son «trou juif», elle n’ira pas mourir à l’hôpital et pourra ainsi bénéficier du droit sacré «des peuples à disposer d’eux-mêmes» qui n’est pas respecté par l’Ordre des médecins. Il lui tiendra compagnie jusqu’à ce qu’elle meure et même au-delà de la mort.
Mon avis :
Momo est fils de pute. Il a atterri il y a bien longtemps chez Madame Rosa, elle-même ancienne prostituée et qui, depuis qu’elle a arrêté le métier, s’occupe des enfants qui sont « nés de travers ». Momo a sept ou huit ans quand il commence à nous raconter son histoire et celle de Madame Rosa. Son âge, il ne le connaît pas vraiment, parce qu’il n’a « pas été daté ». C’est-à-dire qu’un jour, on l’a déposé chez cette dame juive, mais il ne connaît ni sa mère, ni son père. Alors de trace concernant son passé, il n’y en a pas vraiment. Tout juste sait-il qu’il est arabe. Mais son plus grave problème pour l’instant est qu’il habite au sixième étage sans ascenseur et Madame Rosa n’est plus toute jeune. Elle commence même à perdre un peu la tête, ayant l’impression que les nazis vont revenir la chercher…
Au début, j’ai trouvé le style un peu naïf, tout en pensant que certaines phrases ne convenaient pas dans la bouche d’un enfant aussi jeune. Mais très vite, on oublie tout ça, on se laisse entraîner à la découverte de ce Belleville coloré, plein d’humanité, de cette famille recomposée où se côtoient juif, arabe ou chrétien, n’ayant en commun que le fait d’avoir une mère prostituée. Finalement, on n’a plus envie de quitter cet univers où une femme ne demande que le droit de mourir dignement, où un petit môme nous donne des leçons de vie. Ça aurait pu être mièvre et larmoyant, mais c’est au contraire frais et plein de pépites d’expressions colorées. Alors, dans ces cas, il ne reste plus qu’une chose à faire : savourer les pages jusqu’au tout dernier mot.
Détails :
Auteur : Romain Gary (Emile Ajar)
Prix : Prix Goncourt 1975
Editeur : Folio
Date de parution : 16/03/1982
288 pages
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Lecture imposée au collège pour moi. J’en garde un souvenir mitigée et je crois que ce n’était pas un bon choix pour des collégiens…
Je n’ai jamais vraiment compris le succès qu’a eu ce livre même si je reconnais que c’est une jolie histoire.
J’ai vu le téléfilm récemment avec Myriam Boyer et je dois dire que c’est assez fidèle.
Apparemment, il y a eu une autre adaptation en 77 avec Simone Signoret.
Effectivement, je ne suis pas sûre que ce soit un livre pour des collégiens. Je ne savais même pas qu’il y avait eu un téléfilm… et je n’ai jamais vu l’adaptation avec Signoret. Mais je ne suis pas sûre de vouloir les voir…
mitigé « é » bien sûr…
ça arrive… rien de bien dramatique 😉
Voilà un « classique » que je n’ai toujours pas lu. Tu rafraîchit ma mémoire.
Ne reste plus qu’à le sortir de la Pal si tu l’a déjà 🙂
GARRRRYYYYYY! (tout va bien, merci)
je suis contente que tu aies aimé… et j’espère que tu en aimeras d’autres! les livres de Gary sont tous très différents (meme si celui-ci c’est un peu la valeur sure) et combien de gens ont été décus en en lisant un deuxième de ne pas retrouver le meme ton que dans le premier… moi c’est justement ce que j’aime…
Ah, j’ai réveillé la fan de Gary on dirait 😉
Tu fais bien de me prévenir pour le style différent. Je compte bien en lire d’autres, mais je m’attendais justement à retrouver le même style. On verra donc si j’accroche avec un autre !
Je l’ai mais je n’ai pas encore pris le temps de le lire !
Je pense qu’il pourrait te plaire celui-ci.
Encore jamais lu. Mais je pense l’avoir quelque part dans la grande biblioth_que familiale…
Alors il faut aller fouiller un peu pour le ressortir !
Je n’ai qu’un seul titre de cet auteur dans ma PAL et c’est celui-ci ; il faut vraiment que je trouve le temps de le lire car ton article réveille mon envie !!
Une fois que tu l’auras commencé, tu ne pourras certainement plus le poser 😉
La vie devant soi est un très bon souvenir, ce livre est arrivée à la maison peu après la sortie du film, avec une odeur de souffre. Internet n’existait pas et en province, j’avais le sentiment qu’on ne savait pas vraiment qui finalement avait écrit le livre.
Je l’ai lu et je me souviens que le succès du livre à l’époque résidait aussi bien dans la mystification de tout le gotha littéraire qu’en la qualité indéniable du roman.
J’avais beaucoup aimé la simplicité du récit et Momo qui n’avait pas loin de mon âge et la mamie Rosa qui ne pouvait plus descendre ses escaliers m’avaient beaucoup touché et ému.
Ensuite, j’ai vu le film et Simone Signoret a gravé à jamais son image comme un cadre au-dessus de cette lecture.
J’ai échappé à toute cette mystification, vu que j’étais à peine née au moment de la sortie du livre. Mais j’imagine très bien comment ce petit scandale a pu pousser la vente des livres. Et, bien sûr, je n’ai pas vu non plus le film avec Signoret, pour les mêmes raisons… Aujourd’hui, avec le recul, le film a dû prendre un petit coup de vieux. Pas sûre d’avoir envie de le voir. Surtout que, dans ma tête, je me suis déjà fait une image assez précise de Momo et Madame Rosa…
Je l’ai lu récemment et j’ai vraiment accroché ! Momo est vraiment mature pour son âge d’où certaines réflexions qu’il peut avoir, mais Romain Gary a très bien réussi à jongler entre ce petit garçon qui se croit grand et qui n’en apparaît que plus démuni. C’est vraiment un très beau livre, très émouvant. Je suis toujours contente quand je vois que d’autres gens ont lu ce livre!
Oui, on passe très vite le moment où on se dit qu’il est un peu trop jeune pour penser ce genre de chose… surtout à partir du moment où on comprend qu’il n’est pas vraiment « daté » 😉
C’était là, la deuxième fois que l’auteur obtient le prix Goncourt, qui normalement, ne peut être décerné qu’une seule fois dans une vie.
Il ne me reste plus qu’à lire le Goncourt qu’il aura obtenu sous son vrai nom…
Ce Romain Gary, définitivement, il m’intrigue. Il va falloir que je le lise tout de même. À force de voir des critiques comme la tienne qui donne envie !
Je pense aussi que celui-ci devrait te plaire. Pour les autres, je ne sais pas, il faut que je continue à découvrir 🙂
La Vie devant Soi. Livre que j’ai été obligée de lire cette année au lycée, et j’ai réélement adoré. J’aime le fait que Romain Gary dédramatise la situation qui l’est pourtant (peur de Madame Rosa que les nazis viennent la chercher à nouveau, maladie, drogue, mort…)grâce à l’expression encore enfantine et maladroite de Momo. Ce qui rend ce livre très drôle.
Je le recommande, même si vous n’aimez pas lire, ce livre est une vraie partie de plaisir et un vrai moment de détente.
Oui, effectivement la situation en général est assez dramatique, mais Romain Gary est arrivé à en faire une histoire presque drôle, et le message n’en est que plus fort !
J’ai beaucoup aimé « La vie devant soi » de Gary/Ajar, mais ce n’est malheureusement pas un coup de coeur…
L’émotion était au rendez-vous, mais j’ai trouvé qu’il manquait un petit quelque chose pour que ce soit parfait, en plus du fait que je n’ai pas aimé la présentation du texte…
Cependant, je comprends parfaitement pourquoi autant de monde apprécient ce livre !
Si ça t’intéresse, je viens de publier mon avis sur mon blog…
Joli article, je reviendrais 😉
Bonne continuation !!
C’est bizarre cette histoire de présentation du texte… J’ai vu la remarque sur ton blog et je pense que ça doit venir de ton édition. Moi, j’avais bien des chapitres et tout ce qu’il faut… Heureusement ! Sinon, effectivement, ça devait pas être simple à lire !
A très bientôt 🙂