Le promeneur d'Alep - Niroz MalekCette parole fait mal à notre humanité. Mais c’est peut-être pour ça qu’elle est d’autant plus nécessaire aujourd’hui…

La quatrième de couv :

Le Promeneur d’Alep est le témoignage poétique et étourdissant d’un écrivain plongé dans la guerre. La voix de Niroz Malek nous parvient à travers les déflagrations et les rafales d’armes automatiques. Pourtant elle nous parle de choses simples, d’amis qui se retrouvent dans un café, de coeurs gravés dans les arbres, de promenades dans cette ancienne cité fabuleuse sur la Route de la Soie. Et du chaos qui guette derrière chaque bruit venu du ciel, devant chaque barrage hérissé de sentinelles.

Mon avis :

De la Syrie, on a vu ces images de villes bombardées, anéanties. Puis, le silence. Avant que la pays ne revienne sur le devant de la scène avec cette photo tristement célèbre de Aylan. Et maintenant avec les attentats du 13 novembre et Daesh. Alors bien sûr, des articles, il y en a à la pelle sur ce qui se passe là-bas. Mais là, c’est un témoignage de l’intérieur.

Car Niroz Malek a décidé de ne pas quitter la Syrie, parce que «tu sais que derrière moi, dans ce bureau, ce ne sont pas des livres, des bibelots et des photographies que je laisserais, mais mon âme». Alors, sous forme de petits tableaux, c’est sa vie qu’il nous livre ici. Les barrages partout, la peur dès qu’une bombe tombe qu’elle ne touche quelqu’un qu’il connait, quelqu’un qu’il aime. Alors il dialogue pour conjurer la peur: avec ses amis, sa femme, sa fille, les vivants, mais aussi avec ceux morts sous les bombes…

Contrairement au Journal de Maïdan de Kourkov qui est très factuel, on est ici plus proche de la prose poétique. De celle qui provoque un choc, comme le dit Natalia. Forcément, cette parole fait mal à notre humanité. Encore plus en ce moment, alors que tant de personnes souhaitent fermer nos frontières. Mais c’est peut-être pour ça qu’elle est d’autant plus nécessaire aujourd’hui cette parole…

Extrait

IMG_3657

Détails :

Auteur : Niroz Malek
Éditeur : Le serpent à plumes
Date de parution : 21/10/2015

Cette chronique a déjà été lue 6927 fois.

%d blogueurs aiment cette page :