Une belle écriture pour un premier roman. La panne d’inspiration donne lieu à une histoire intéressante, qui côtoie de très près l’étrange.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Au moment de faire mon choix en lecture numérique sur Bibliosurf, je discute un peu sur twitter avec @Numeriklivres, pour m’aider à faire mon choix parmi les livres que cette maison d’édition propose. Aussitôt suggéré, aussitôt ajouté à mon panier !
La quatrième de couv :
Lorsqu’il perd complètement son inspiration, un auteur décide de se retirer des quatre murs de l’appartement qui le rend malade. Le voyage qu’il entreprend le ramène à certains moments de son enfance et la nature dans laquelle il s’enfonce lui rappelle celle autour de laquelle il a grandi. Entre les arbres, s’installe et se crée une ellipse temporaire. Mais la retraire qu’il croyait paisible l’oblige à confronter des coins obscurs sur lesquels il ne croyait pas avoir de pouvoir.
Mon avis :
Quelle est la plus grande peur que peut ressentir un auteur ? Perdre l’inspiration bien sûr ! Notre auteur a beau y mettre du sien, rester devant sa feuille blanche en espérant pouvoir la noircir, rien ne vient. Pas le plus petit début d’un premier mot. Alors il décide de partir pour quelques temps. Sans prévenir personne, il se rend dans une maison située en pleine forêt, loin de toutes distractions. Sur place, il prend le rythme, coupe le bois pour se chauffer, cultive son jardin et chasse pour se nourrir. L’inspiration n’est toujours pas là, mais au moins se reconnecte-t-il à ce qui est important. Et ça lui permet de réfléchir aussi à son passé.
Mais, bien sûr, un événement va venir bouleverser son petit train-train. Un soir de tempête, un homme va venir frapper à sa porte. Après avoir dormi pendant plus de 48 heures d’affilés, les choses vont commencer à devenir étranges : notre auteur entends des cris, ses affaires changent de place, visiblement sans raison… Et que dire de cet homme étrange qui n’a aucun souvenir de ce qui l’a amené là…
Une belle écriture pour ce premier roman. On oscille entre le passé de ce narrateur et son présent, un peu tourmenté. L’homme qui arrive au milieu de la nuit apporte une note étrange dans ce récit, limite un peu fantastique parfois. Mais que fait-il là, au milieu des bois ? Et pourquoi le narrateur ressent-il une sorte de malaise et même de la peur face à cette forêt ? Se retrouver face à soi-même peut parfois être déstabilisateur. Alors on finit par se demander si ce n’est pas le narrateur qui finit par perdre la tête. Ou est-ce quelque chose de plus profond ? Vous le saurez en lisant ce livre…
Extrait :
Lire un extrait sur le site de Numériklivres.
Je ne laissai pas derrière moi de longues traces après les débuts de ma courte carrière qui s’était arrêtée de l’évasion de mon inspiration. Mais je me savais incapable de me résoudre à faire autre chose de mon existence. J’avais vu tant de gens se voûter d’un travail qui les assassine sous leur sourd consentement, un œil sur l’horloge et l’autre au travail, pour abandonner mes espoirs. La vie, à son passage, grince trop entre mes oreilles pour que je m’indigne à grincer à mon tour.
Tout lecteur lit, mais chacun le fait d’une manière qui lui est propre. Je vous accorderai pourtant qu’un bon roman n’attire pas autant de gens qu’une belle mélodie. Mais il en est toujours ainsi lorsque l’on compare une activité facile face à une autre qui elle ne s’atteint qu’avec le travail. La musique transmet plus facilement l’idée d’un sentiment, mais n’allez pas croire qu’on ira dresser le portrait d’une société en crise dans le répertoire musical d’une décennie troublée ! Ce n’est que dans la littérature que l’on retrouve les cicatrices des blessures du monde, qu’on y croise le passé plus honnêtement que dans les livres d’Histoire. Certes, la musique nous offre un sentiment facilement déchiffrable. Mais elle ne reste qu’en surface des émotions enfantines du bonheur et de la crainte, tandis que la littérature se lève et nous pointe du doigt avec précision l’image qui se dresse derrière ses mots.
Détails :
Auteur : Charles Dionne
Editeur : Numerik:)ivres
Date de parution : 15/10/2010
282 pages
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Tu l’as donc reçu en version papier, alors ?
Non, non, version numérique. Mais, comme avec le papier, quand tu commandes, tu l’ajoutes à ton panier, mais une fois la commande validée, là ça devient magique. Plutôt que d’attendre que M. LaPoste veuille bien te faire parvenir tes livres, tu reçois dans la 1/2 heure un email avec les liens pur télécharger les livres. Magique 🙂