IL est puissant, IL est la littérature ! Mais voilà que des webeux viennent tout chambouler dans la littérature traditionnelle. Le Roi est énervé !

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Parce que depuis l’été je suis les aventures du Roi sur twitter.

La quatrième de couv :

IL est la littérature à lui tout seul. IL est le Roi des Éditeurs, le descendant direct de Gaston 1er. La littérature lui doit tout et IL ne doit rien à la littérature. Du haut de sa montagne de papier, IL règne en despote sanguinaire sur le milieu de l’édition depuis un siècle. Pour son centenaire, le Roi a eu droit à toutes les attentions de la part de ses auteurs qui le craignent et de ses moines lecteurs qui lisent les yeux fermés tout ce qu’IL édite car tout ce qu’IL édite, c’est la littérature, la seule, la vraie. IL a eu droit à son exposition à Paris et a une rue qui porte désormais son nom. Mais une grande menace plane sur le royaume du Roi des Éditeurs: le numérique. Les auteurs se rebellent sur le Net et remettent en cause sa suprématie. Le Roi n’a pas d’autres choix que de descendre de sa montagne de papier pour tenter de les combattre un à un. La confrontation est inévitable.

Mon avis :

Il était une fois un Roi qui avait décidé de se nommer Roi des Éditeurs. Le Roi était grand, le Roi était fort et avait régné sans partage sur l’édition du livre pendant des années. Sa couverture blanche était respectée par tous, sa Pléiade était la consécration. Les auteurs se bousculaient dans la cours du Roi pour avoir le droit à une audience et IL distribuait ses livres aux lecteurs avides de découvrir ce qu’IL avait choisi. IL avait son journal qui lui assurait de bonnes critiques sur les livres qu’IL publiait. IL avait même fini par gagner la rue à Bottin, renommée à SA gloire. Tout aurait pu continuer longtemps ainsi…

Mais voilà que des webeux osent sortir du bois qui entoure le fief du Roi. Ils n’utilisent plus de papier, n’ont pas besoin de faire appel à un éditeur, ne sont même pas séduits par la possibilité d’apparaître dans le journal du Roi. «Le roi des éditeurs a peur que son trône disparaisse si on numérise la montagne de bouquins en papier sur laquelle il est assis.» Alors Le Roi part en guerre contre ces auteurs ratés, même pas capables d’être publiés en papier. «Le soir, le roi des éditeurs réunit ses confrères du monde de l’édition autour de sa grande table. Sur la table, une carte d’état-major : de son sceptre, le roi des éditeurs pointe des zones forestières. ‘Voilà, dit le roi des éditeurs, les zones où vivent les auteurs du net‘. ‘ Organisons un siège !‘ propose un éditeur. ‘Mettons le feu à leurs forêts !‘ lance un autre.  Accablé, le roi des éditeurs s’effondre dans son fauteuil. ‘Et dire que je ne peux même pas brûler leurs livres !» Mais le Roi est marié à la Reine du Blog, ce qui ne lui simplifie pas la tâche… Et il y en a même dans son entourage qui utiliserait des iPhone, des iPad et autres supports numériques pour lire des ibouc qu’IL n’a pas édité… La révolte gronde au Royaume !

Aventure commencée en début d’année sur twitter, en réponse à un article paru dans Le Monde des Livres, ce texte ne fait pas que rassembler les tweets du Roi, mais dresse les chroniques du Moyen-Âge de l’édition, mêlées aux histoires du Roi. On y retrouve des personnages connus, tels que le baron d’Assouline ou le Pape de la littérature, Beigbeder. Cela donne un mélange hautement ironique sur la bataille que livre actuellement l’édition traditionnelle contre cette nouvelle forme d’édition qui ose s’émanciper des supports, des réseaux traditionnels et des habitudes du milieu.

A découvrir, mais n’en parlez pas trop fort quand même, le Roi a des espions et pourrait vous envoyer au bucher si vous lui dites que vous avez acheté une version numérique de son livre à 2,99 euros plutôt qu’à 19,99 écus

Lire l’entretien accordé par Le Roi à Actualitté.

Lire la préface chez Actualitté.

Détails :

Auteur : Laurent Margantin | La page du Roi
Editeur : Numeriklivres

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