Un livre étrange, qui semble terriblement simple au premier abord, mais qui cache tout un pan de l’histoire de l’auteur ! Avec en prime de magnifiques illustrations ! A découvrir !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Choisi par hasard chez ma libraire avant tout pour la magnifique couverture et l’objet en tant que tel ! Et pour découvrir une maison d’édition dont je n’avais encore rien lu.
La quatrième de couv :
Comment deux cobayes provoquent une crise bancaire généralisée.
Une parabole étourdissante sur une dictature menacée par la crise.
Vasek travaille dans une banque d’État dont les employés passent leur temps à voler des billets de banque. à Noël, il offre un couple de cobayes à ses fils. Mais il est tellement fasciné par ces animaux qu’il commence à les observer de manière systématique. Et plus il fait des expériences sur les cobayes, plus sa vision du monde se dérègle : d’abord les choses les plus anodines, puis la santé de ses enfants, l’absence de sa femme, certaines menaces de ses collègues, et bientôt le spectre d’une banqueroute géante dans tout le pays… Ecrit en 1971, censuré, publié en samizdat et connu dans le monde entier grâce à son édition canadienne, Les Cobayes est un roman à l’humour « nonsensique » où l’on finit par douter de tout. De qui, à la fin, l’homme est-il le cobaye ?
Mon avis
C’est un livre étrange que celui-ci. Pris au premier degré, il semble si enfantin, si simple que ça en est un peu désarçonnant. Tout part de l’achat de ce premier cobaye pour faire plaisir à ses enfants. Vasek, le narrateur de cette histoire, vit une vie simple d’employé de banque. Son travail ? Compter les billets. Et tenter, comme ces collègues, de voler de l’argent à sa banque pour arrondir ses fins de mois. Une vie sans fioritures, sans folie, sans aspérité. Jusqu’à l’achat de ce premier cobaye.
Et là commence à ressortir tout doucement les éléments en lien avec l’époque à laquelle a été écrit ce roman. Écrit en 1974, peu après les événements du Printemps de Prague auquel l’auteur a activement participé, l’arrivée de ce cobaye, suivi d’un deuxième, puis d’un troisième, va révéler un malaise dans cette histoire. Soumis à divers expériences toutes plus étranges les unes que les autres, les cobayes figurent-ils ces hommes manipulés, à qui on impose le silence sous peine d’emprisonnement? Rien n’est moins sûr car, comme le dit un collègue de Vasek « le vrai sens des cobayes, cher collègue ? Vous ne le découvrirez que plus tard ».
Tout le long de ce roman, on est dans le flou, dans le malaise, dans l’oppression. Que cherche à communiquer l’auteur ? Pourquoi son personnage devient-il de plus en plus violent dans ces expériences avec ses cobayes ? Pourquoi ce passage du récit de la 1re personne à la 3e personne ? Quel est cet étrange malström qui semble guetter cette famille ? Aucune solution ne nous sera donnée. On referme l’histoire avec cette sensation de malaise et d’oppression, qui sera encore accentuée par les images proposées dans les rabats du livre.
Détails :
Auteur : Ludvik Vaculik
Dessinateur : Jérémy Boulard le Fur
Editeur : Attila
Date de parution : 2013
256 pages
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Un roman très graphique.