Les couleurs de l'infamie - Albert CosseryBeaucoup d’humour, de malice, mais surtout un cynisme propre à Cossery dans le récit de ce robin des bois cairote !

La quatrième de couv :

Un voleur habile, intelligent et ironique – de ceux qu’affectionne particulièrement Albert Cossery – trouve dans le portefeuille d’une crapule de promoteur une lettre qui prouve sa responsabilité dans l’effondrement d’un immeuble qui provoqua la mort de dizaines de pauvres gens. Aussitôt une association de voleurs philosophes met au point une stratégie pour faire passer l’envie aux escrocs officiels d’abuser de leur pouvoir.
Après un silence d’une quinzaine d’années, Albert Cossery nous livre son dernier roman dont l’action se passe au Caire en partie dans la nécropole aménagée en lieu d’habitation. Tous les thèmes de prédilection d’Albert Cossery y sont abordés : haine des nantis, ironie à l’égard du pouvoir et désir de voir triompher les seuls êtres qui méritent sa considération : ceux qui ont compris que la vie était ailleurs que dans la possession de biens matériels.

Mon avis :

Ossama est un pickpocket. Mais un peu à la manière d’un robin des bois: il ne prend qu’aux riches, les corrompus, ceux qui sont au pouvoir. Éduqué, il pensait qu’en sachant lire et écrire il pourrait s’en sortir dans la vie. Mais dans son pays corrompus, il n’a aucune relation qui lui ouvre les portes. Alors il revêt ses plus beaux habits, pour que les riches ne se méfient pas de lui, et traîne dans les quartiers où les hommes de pouvoir se trouvent.

C’est lors de l’une de ses « sorties » qu’il va, s’en le vouloir, dérober une lettre hautement importante, en plus de l’argent. Dans cette lettre, la preuve que les hautes sphères se trouvent directement impliquées dans l’effondrement d’un immeuble où de nombreuses personnes ont perdu la vie. Que faire de cette trouvaille? La publier dans les journaux, sachant que tous les journalistes sont à la solde du pouvoir? L’oublier car trop risqué? Ossama s’en remet à son maître et à ses conseils…

Comme dans les autres livres de Albert Cossery, il y a le refus des instances en place, une défiance envers les riches et le pouvoir. On y retrouve la critique du « avoir » à la place de l' »être ». Le tout raconté avec beaucoup d’humour, de malice, mais avec surtout un cynisme propre à Cossery.

Détails :

Auteur : Albert Cossery
Editeur : Joëlle Losfeld
Date de parution : 1999
154 pages

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