Une bande de criminels venaient de libérer un directeur de prison, un immeuble de rapport s’écroulait sous une pluie de confettis, une fuite de gaz entraînait une fuite générale, et partout on liquidait de l’homme vendu au détail, découpé en morceaux, depuis les gants jusqu’aux faux cils, les têtes de veaux et les pieds de plâtre, les ongles artificiels et les bras de chemise, les squelettes et les chapeaux livrés avec les têtes. Et de tous côtés les hommes, toujours avides de se compléter, s’achetaient au petit bonheur la chance, ravis de se faire une personnalité, de s’acheter une conduite, collectionneurs avant tout, évitant de justesse une mort toutes les trois minutes, manquant des avenirs à chaque pas, mais souriant malgré tout, inconscients, satisfaits, sous une immuable expression de représentants en illusions.

Cette chronique a déjà été lue 8869 fois.

%d blogueurs aiment cette page :