Les gens sont désabusés, ils ne se révolterons plus. Ils ne s’élèvent pas, sont revenus de tout, soumis, harassés, acceptent sans broncher la bouffonnerie arrogante des hémicycles, des comités d’entreprise. Politiciens, patrons, pourritures : on leur déroule le tapis rouge au lieu de laver le sol sur leur passage, invite ces avides mollusques dans des émissions de divertissement, subit leur morgue, s’imbibe de leur bêtise et finit, complices du bourbier, de la sentine, par rire de bon cœur avec eux. Et l’ont voit partout de petits mâtons, de minuscules loques, s’agenouiller avec révérence devant ces monticules de pleutrerie, de bassesse et de corruption. C’est le désenchantement général, faute de contre-projet. On dit que l’espoir fait vivre, c’est peut-être vrai, je m’en moque : ce qui est sûr, c’est qu’il ne fait pas exister. La colère si.

Tuer le temps – Nimzowitsch


Cette chronique a déjà été lue 1846 fois.

%d blogueurs aiment cette page :