Autour de vingt portraits sombres et glauques, vision d’une société contemporaine japonaise, loin des clichés. Prenez un grand bol d’air frais avant et surtout après !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
La Plume Dilettante avait mis quelques mots sur ce livre, il y a plus d’un an sur son blog. Quelques mots qui m’avaient donné envie de comprendre ce qui pouvait bien mettre mal à l’aise dans ce livre. Merci pour le prêt Anouchka, maintenant j’ai compris !
La quatrième de couv :
Mukai, Junko, Yukari, Takayama, Akemi, Kaoru, Sugino, Chiharu… et les autres. Dans ce roman polyphonique, à la structure éclatée, Murakami déroule inexorablement les destins d’êtres enfermés dans leur solitude et qui n’ont que leur désespoir à échanger. De petits drames en vraies détresses, de confessions en soliloques balbutiés, les personnages disparaissent les uns après les autres, comme dans une course de relais après le passage du témoin. L’espace d’une nuit, vingt trajectoires se croisent dans la mégapole de Tôkyô, rencontres de hasard cousues l’une à l’autre par la violence, laissant au lecteur stupéfait une douloureuse impression de vertige.
Mon avis :
Mukai, photographe, est marié avec une femme nettement plus entreprenante que lui et mystérieuse aussi. Régulièrement, elle passe des coups de fil sur sa ligne personnelle, sans qu’il ne sache à qui elle téléphone. Alors quand il entend parler d‘une fille capable de lire et surtout d’entendre à travers les câbles électriques, cela l’intéresse forcément ! Le problème, c’est qu’il entend parler de cette fille lors de ses rendez-vous mensuelles avec de jeunes prostituées d’une agence sado-maso.
A partir de ce début d’histoire va suivre un roman en enfilade, suivant tour à tour des personnages qui n’ont de liens entre eux que parce qu’ils se sont croisés cinq minutes, une minute, trente secondes. Et au fur et à mesure des chapitres, on rencontre des personnes de plus en plus seules, de plus en plus blessées, en marge de la société, en marge de la réalité. Les univers dans lesquels évoluent ces ombres vont eux aussi devenir plus sombres, plus glauques : des clubs sado-maso à la violence conjugale, du viol au meurtre, des drogués aux déséquilibrés, rien ne nous est épargné dans ce roman.
Et puis finalement, de rencontre en rencontre, on retrouve cette fille, Yûko, celle qui savait lire et entendre à travers les câbles électriques. Mais on a depuis longtemps perdu Mukai, notre photographe. Alors on final, on ne sait plus trop si ça sert à quelque chose ou pas. D’autant qu’entre temps, on a bien compris que, dans cette partie de la société japonaise, l’espoir et l’optimisme ne servent pas à grand-chose. Et comme dit Yûko elle-même : « Pour moi, les autres n’existent pas. » On referme et on essaye de prendre un grand bol d’air frais…
Détails :
Auteur : Ryû Murakami
Editeur : Philippe Picquier
Traducteur : Sylvain Cardonnel
Date de parution : 2003
270 pages
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Wouah, il fait froid dans le dos et en même temps, il attire….
Et ‘est comme ça pendant tout le livre ! Ca fait froid dans le dos, mais tu continues à lire, jusqu’au bout !
Cet auteur est toujours dans le glauque. Le savoir avant d’entreprendre la lecture d’un de ses romans permet effectivement de prendre un grand bol d’air avant aussi !
Disons qu’à petites doses, cela peut s’apprécier. De lui, j’ai seulement lu « Miso Soup », et ma foi, ce n’était pas trop mal !
J’en relirais certainement. Mais je vais attendre un peu… trouver d’abord quelque chose de plus léger !
j’avais lu un roman assez étrange et plutôt noir de lui : « love abd pop », le lien ici :
http://missorchidee.over-blog.com/article-28596135.html
Ah, je n’ai pas encore entendu parler de ce titre. je vais voir !
Ta critique reflète très bien l’ambiance du livre. Il dérange un peu, mais c’est intéressant de rentrer dans cet univers, pour en ressortir aussi ! 🙂
Oui, il faut lire quelque chose de plus léger ensuite… Deux de suite du même auteur, je crois que ça doit être dur !