Un village perdu au fond d’une vallée. Une communauté vit là en autarcie, en harmonie avec la nature. Mais parfois il faut un petit coup de pouce de l’homme pour continuer à subvenir à ses besoins.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Après avoir découvert cet auteur avec Le convoi de l’eau, j’avais envie d’en lire davantage pour replonger dans la même ambiance.

La quatrième de couv :

Isaku n’a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg lointain. Devenu chef de famille, le jeune garçon participe alors à l’étrange coutume qui permet à ce petit village isolé entre mer et montagne de survivre à la famine : les nuits de tempête, les habitants allument de grands feux sur la plage, attendant que des navires en difficulté, trompés par la lumière fallacieuse, viennent s’éventrer sur les récifs, offrant à la communauté leurs précieuses cargaisons.
Sombre et cruel, ce conte philosophique épouse avec mélancolie le rythme, les odeurs et les couleurs des saisons au fil desquelles Isaku découvre le destin violent échu à ses semblables dans cette contrée reculée d’un Japon primitif.

Mon avis :

Un endroit indéfini le long d’une côte. Une période indéfini, hier, il y a 20 ans, il y a un siècle, on ne le sait pas. Mais la vie dans cette petite vallée perdue est loin, très loin, d’être facile. Isaku s’en rend compte très tôt. Il a à peine neuf ans lorsqu’il se retrouve chef de famille car son père a dû se louer pour trois ans dans une ville voisine. A lui donc maintenant d’assurer la pêche, la récolte du bois, surveiller ses frères et sœurs… Mais il va surtout commencer à découvrir certains rites qui rythment sa communauté.

Celui de la mort déjà, considérée comme n’étant qu’«une période de profond repos précédant son retour». Ou comment se passe le choix de la future femme. Le partage du sel ou de la nourriture, toujours effectué équitablement par le chef du village. Mais surtout, il va découvrir pour la toute première fois le rituel des navires: allumer un feu sur la plage les soirs de tempête afin de faire s’échouer les navires. L’intérêt ? Avoir pendant quelques années de quoi survivre grâce aux provisions du navire, mais aussi, trouver du tissu, le bois du navire et tout ce qu’il peut contenir d’utile. Ainsi, les maris n’ont plus besoin de se louer et les enfants ne meurent plus de faim… mais bien sûr, les occupants du bateau doivent périr, eux, pour ne pas dénoncer ce petit village…

Raconté par Isaku lui-même, cette histoire se déroule sur trois ans, du départ du père à son retour. Pendant toute cette période, le petit garçon va tenter de respecter la promesse faite à son père, celle de veiller sur sa famille et de leur procurer de quoi survivre. A un rythme lent, suivant le fil des saisons, il nous raconte la difficulté de vivre dans ce milieu naturel, ce à quoi peuvent être amenés les gens lorsqu’ils sont confrontés à la faim, à la misère la plus extrême. Mais il nous fait part aussi des petits moments de bonheur, de la solidarité comme nécessité pour survivre. Comme dans Le convoi de l’eau, l’écriture est très belle et met à nouveau en scène l’affrontement entre la nature et l’homme. Fort, cruel parfois, plein de vie à d’autres, Akira Yoshimura nous livre encore une fois une très belle parabole.

Extrait :

Un extrait de ce livre a été posté dans l’extrait du mardi.

Détails :

Auteur : Akira Yoshimura
Traducteur : Rose-marie Makino
Editeur : Actes Sud / Babel
Date de parution : 02/2004
189 pages

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