C’est vrai que c’est la rentrée littéraire et que je pourrais vous en parler. C’est vrai aussi que vous n’êtes pas toutes et tous équipés pour lire des textes en format numérique.

Mais il se passe des choses aussi en dehors des gros block busters qu’on nous vend au détour de tous les magazines littéraires. Des choses qui vont intéresser les irréductibles du papier.

Aujourd’hui c’est Christine Jeanney, membre de l’équipe éditoriale Publie.net, qui nous présente la maison d’édition et leurs dernières nouveautés.

Pouvez-vous présenter votre maison d’édition ?

Publie.net est une coopérative d’auteurs, donc pas une maison d’édition au sens usuel du terme. Ce qui sous-entend pas de « public-cible » par exemple, mais une volonté collective de mettre en avant et en partage des textes auxquels nous croyons, qu’ils soient classiques ou novateurs.

Des polars (avec Publie.noir), des auteurs et poètes grecs contemporains (collection Grèce), de la science-fiction (Archéo.SF), des auteurs du Québec (Décentrements), des essais portants sur la technologie numérique ou sur certains pans de la littérature, du travail esthétique avec la collection Arts et Portfolios, et des événements ponctuels comme la parution trimestrielle de la Revue D’ici là, etc., le choix est large. Il y a maintenant plus de 600 textes au catalogue, avec des noms comme Maupassant, Didier Daeninckx, Jacques Ancet, Antoine Emaz, il serait difficile de les nommer tous…

Pourquoi avoir choisi de publier uniquement en numérique au départ et qu’est-ce que cela vous apporte et/ou vous permet d’apporter aux lecteurs ?

L’idée de départ était l’accès aux textes dormants au fond des disques durs d’auteurs. L’accès aussi à des ouvrages indisponibles, livres épuisés et non-réédités pour des raisons économiques ou conjoncturelles. C’est très vite devenu un espace libre et disponible pour des expériences d’écriture impossibles avec l’édition traditionnelle. Le numérique comporte ses exigences bien sûr et demande un travail de spécialiste, mais il s’exonère aussi de certaines contraintes, celle de la taille des textes par exemple, les œuvres complètes d’un auteur prolifique et un recueil de dix poèmes pesant le même poids en ebook.

Beaucoup de projets Publie.net sortent des cadres établis et proposent autre chose qu’un produit de consommation ficelé obéissant à une quelconque recette.

(Et tous les ebooks Publie.net sont proposés sans DRM, ces verrous qui contraignent le lecteur à des manipulations exaspérantes. Dans la logique du partage, toujours.)

Est-ce que le fait de publier en numérique change quelque chose dans votre façon de choisir les prochains auteurs à publier ?

Ce n’est pas réellement un « choix » au sens hiérarchique du terme. Peut-être davantage un sentiment qu’il y a convergence, ou volonté similaire d’exploration ? Le format numérique offre des pistes (rapport à l’image, ouvertures de liens externes) dont les auteurs peuvent s’emparer avec des projets dont on n’a pas idée encore…

Cela fait quatre ans que vous publiez en numérique et vous venez de lancer il y a quelques semaines l’impression à la demande pour certains de vos titres. Pourquoi ce retour au papier ?

Ce n’est pas un « retour », mais un ajout. Certains textes mis en ligne sur Publie.net pourront ainsi être lisibles sur tous les supports possibles : ipad, liseuses, kindle, web et papier.

À la dernière page d’un volume Publie.papier, un code permet d’obtenir la version numérique de l’ouvrage (sans frais supplémentaires) et donc ajoute un confort pour le lecteur, selon ses habitudes propres ou ses envies ponctuelles.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Continuer !

Un texte en particulier à nous recommander pour découvrir votre maison d’édition ?

Questions d’importance de Claude Ponti.

C’est le premier texte disponible sur tous les supports, y compris en version papier, ce qui lui donne une aura particulière. Mais c’est aussi et surtout un grand, grand nom de la littérature dite « pour enfants » qui s’adresse aux adultes et les interroge, démonte les idées reçues, perturbe, éclaire, donne à penser, poétiquement, profondément.

« Qui a vu le premier, qui la première a su, la fulgurante douleur qu’était la beauté ? »

« Saurions-nous penser comme une feuille morte ? Saurions-nous penser comme une partie de nous même ? Saurions-nous penser comme notre bras ? »

Url: www.publie.net
http://publiepapier.fr/
Twitter: @publienet

Merci à Christine Jeanney d’avoir répondu à mes questions.

Vous pouvez retrouver les livres que j’ai déjà chroniqués et qui sont sortis au format papier avec le tag Publie.papier.

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