Et vous, quelle photo prendriez-vous s’il ne vous restait plus d’une photo à prendre ?
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Repéré il y un moment déjà dans le magazine Lire.
La quatrième de couv :
Il ne vous reste qu’une photo à prendre. Vous avez tout le temps que vous voulez. Vous avez le choix de l’appareil. Il s’agit, entendez bien, de votre dernière photo. Laquelle prendriez-vous ?
Mon avis :
M. est morte il y a vingt ans et Alain Neigel a arrêté le jour là de prendre des photos. Il s’en portait très bien et n’envisageait pas de reprendre la photographie. Lorsque Clara, sa nouvelle compagne avec qui il va partir en week-end à Rome, le pousse à ressortir son vieil appareil, il finit par acheter une pellicule de 24 poses pour lui faire plaisir. Arrivé sur place, ils profitent de toutes les attractions touristiques possibles, jusqu’à ce qu’un homme lui glisse une carte de visite dans les mains et un message à l’oreille : Il ne vous reste qu’une photo à prendre… Accompagné de quatre autres joueurs, ils vont devoir décider de leur dernière photo : une photo pour résumer leur vie, une photo intime, une photo pour rien, une photo ratée, un souvenir, chacun est libre de son choix.
On referme le livre avec une impression de livre très léger, de manque de substance, un peu déçu au premier abord. Et puis on y réfléchit. Quelle serait MA dernière photo ? Et là on se rend compte que finalement, ce petit livre qui semblait léger, soulève des questions intéressantes pour tout amateur de photographie : vaut-il mieux vivre l’instant ou l’immortaliser sur la pellicule ? Avoir une photo des derniers instants de la personne aimée suffit-il à la faire revivre éternellement ? L’arrivée du numérique a-t-il réellement tué la valeur unique de la photo argentique ? Et cette dernière photo, que révèle-elle sur nous-même ?
Au final donc, un petit livre vite lu, léger, pas transcendant, mais qui amène quand même son lot de questions. Et moi, je n’ai toujours pas de réponse : Il ne vous reste qu’une photo à prendre. Laquelle prendriez-vous ?
Extraits
Derrière chaque photo, par-delà le plaisir et la joie, il y a la peur, peur du temps qui passe, de sa fugacité, peur de voir puis ne plus voir, vivre puis ne plus vivre, avoir vécu et n’en avoir nulle trace démonstrative, nul souvenir tangible ; derrière chaque photo, il y a la peur de mourir, et la preuve de notre mort.p. 19
De même, on ne tolère pas de manquer, d’être empêché, de subir des restrictions, c’est le règne de l’illimité et du libre accès. Il ne vous reste qu’une photo à prendre… En organisant ce jeu, j’ai voulu confronter des candidats à une fin imposée, concrète, ayant une valeur d’épreuve et de symbole.
p. 143
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Détails :
Auteur : Laurent Graff
Editeur : Le Dilettante
Date de parution : 23/08/2007
155 pages
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