C’est banal comme histoire : la filiation, l’amour, les incompréhensions, la fuite… Mais de cette simplicité qui sonne juste et qui touche… jusqu’au frisson !
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Recommandé par ma libraire lors de la rentrée littéraire. Une nouvelle occasion de découvrir Serge Joncour.
La quatrième de couv :
Après dix ans de silence, Franck téléphone un soir à ses parents. Curieusement, c’est un petit garçon qui décroche. Plus curieusement encore, il s’appelle Alexandre, comme son frère disparu des années auparavant. Frank décide alors de revenir dans la ferme familiale. Louise, elle, a prévu d’y passer quelques jours avec son fils. Frank et Louise, sans se confier, semblent se comprendre.
« On ne refait pas sa vie, c’est juste l’ancienne sur laquelle on insiste », pense Franck en arrivant. Mais dans le silence de cet été ensoleillé et chaud, autour d’un enfant de cinq ans, « insister » finit par ressembler à la vie réinventée.
L’Amour sans le faire, c’est une histoire de la tendresse en même temps qu’un hymne à la nature, une nature sauvage, imprévisible, qui invite à changer – et pourquoi pas à renaître.
Mon avis :
Il y a des livres où dès les premières phrases on est touché. Ça tient à pas grand-chose parfois. Après tout, il ne s’agit là que d’un sujet, verbe, complément. Mais quand dès les premières phrases on sent de la pudeur, de la solitude, ce petit quelque chose en plus qui donne un frisson, on sait que c’est une très bonne lecture qui s’annonce.
Et de la pudeur il y en a beaucoup dans cette histoire, avec d’un côté Franck qui n’est pas retourné voir ses parents à la campagne depuis plus de dix ans. « A la ferme ce n’était pas dans les habitudes de se parler, certainement pas pour se livrer. Ce que chacun pensait de l’autre il le gardait, c’était à lui, c’était son trésor. Ne pas arriver à se dire les choses c’est peut-être la forme la plus édulcorée de la sincérité, ne pas arriver à se parler c’est une façon de retenir les mots à soi, de les penser à un point tel qu’on n’arrive même plus à s’en détacher, de la sincérité à l’état brut. » Lui, le citadin qui observe la vie à travers sa caméra, a délaissé ses racines, ne trouvant pas sa place dans ce milieu rude et exigeant, un milieu où son jeune frère Alexandre était à son aise. Mais ça fait dix ans qu’il est mort maintenant. Alors pourquoi revenir ? De l’autre côté, il y a Louise. Elle semble timide, effacée même au premier abord, mais c’est une femme déterminée. La campagne elle connait, elle y a vécu avec le frère de Franck. Mais elle a fui les souvenirs, l’omniprésence de ces regards qui disaient la peine, la pitié.
Alternant les histoires de l’un et de l’autre, on remonte les récits, on tisse les fils entre les deux protagonistes, on découvre les fantômes qui peuplent leur vie, les incompréhensions qui ont mené à ces années de silence. On décèle également la force de cette nature qui rythme la vie de tous ceux qui vivent de la terre. Et qui impose un temps présent bien différent de celui des villes.
C’est banal au fond comme histoire : la filiation, l’amour, les incompréhensions, la fuite… C’est simple au final. Mais de cette simplicité qui sonne juste et qui touche… jusqu’au frisson !
Extrait
Un extrait a été publié dans l’extrait du mardi.
Un extrait est disponible sur le site des éditions Flammarion.
Détails :
Auteur : Serge Joncour
Éditeur : Flammarion
Date de parution : 22/08/2012
320 pages
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je viens de le chroniquer
http://passionsenpelemeledepyrausta.eklablog.com/l-amour-sans-le-faire-de-s-joncour-a58256759
Un coup de coeur pour moi aussi.
Je vais aller voir ça 🙂
Un roman qui a l’air très beau, et très touchant.
Oui, tout à fait.
Vu ce que je comprends, le titre aurait pu être « L’amour sans le dire »
En tout cas, beau résumé qui donne envie de le lire !
+1 sur ma PAL
Ça aurait pu effectivement. Mais L’amour sans le faire est quand même plus beau comme titre.
Bonne prochaine lecture !
tu achèves de me convaincre !!
Bonne lecture alors 🙂
ton ressenti est si proche du mien… comme tu dis, thèmes ordinaires mais plume tout en pudeur et simplicité qui fait frissonner. Exactement. je te mets en lien de mon billet publié demain.
Je vais lire ton article…