Le bruit des autres – Amy Grace LoydL’auteur nous offre de magnifiques portraits, esquissés avec beaucoup de justesse. Un premier roman fort et tout en finesse !

La quatrième de couv :

Depuis la mort de son mari, Celia tient le monde à distance. Propriétaire d’un immeuble à Brooklyn, elle a choisi ses locataires pour leur discrétion.
Puis il y a l’arrivée de Hope, une belle femme un peu perdue, fuyant un mari infidèle. Lorsque Hope entame une liaison dangereuse et qu’un de ses locataires disparaît soudainement, Celia voit ses murs vaciller. L’équilibre précaire qu’elle était parvenue à construire vole en éclats et l’oblige à sortir d’elle-même.
Amy Grace Loyd ausculte le bruit des autres à travers les murs d’un brownstone et guette les désordres, les désirs de ce petit monde. Une exploration sans tabou du deuil, du sexe et des petits arrangements avec la vie dans un New York voluptueux et brûlant.

Mon avis :

Elle n’a même pas 40 ans, mais elle déjà décidé de tourner le dos à la vie. Depuis la mort de son mari, quatre ans plus tôt, elle a cessé de vivre pour ne plus que survivre. Son brownstone, sa maison, est sa carapace. « Cette maison était avant tout la mienne, la leur uniquement par concession, et selon certaines règles« . Ses locataires, elle les a donc choisis pour leur discrétion, leur respect de l’intimité d’autrui. Mais le jour où Hope arrive pour sous-louer un appartement, Celia ne mesure pas tout de suite l’impact que cela va avoir sur sa vie. Car avec l’arrivée de Hope, c’est une tornade qui va souffler sur ce bâtiment bien tranquille. Alors que tout avait toujours été calme jusque là, un locataire de plus de 80 ans disparait soudain, le couple parfait du dessous semble traverser une grave crise conjugale et que dire de Hope, perdue après sa séparation et qui tente d’oublier par tous les moyens son désespoir…

Celia commence alors à percevoir le bruit des autres, elle qui n’était plus centrée que sur ses souvenirs avec son mari: elle guette les cents pas de Hope juste au-dessus de sa tête, elle épie ses rendez-vous coquins, entre chez ses locataires pour fouiller leurs affaires et, enfin!, tenter de comprendre pourquoi tout semble d’un coup lui échapper. A elle qui a mis tant de barrières entre elle et les autres pour se protéger…

C’est un texte qui vous prend à petit pas, l’air de rien. C’est le récit d’un chagrin dont on ne se remet pas. C’est l’histoire d’une carapace qui se forme pour ne surtout plus souffrir, pour ne plus être surpris par la vie, pour ne plus être atteint par quoi que ce soit qui pourrait encore ajouter du malheur à celui déjà trop présent. Et une fois que le texte aura réussi à vous emporter, c’est d’un coup les pulsions qui prennent le pas sur la peur. On rentre alors dans l’intime et le sensuel.

L’auteur nous offre de magnifiques portraits, esquissés avec beaucoup de justesse. On se sent tellement bien dans cet immeuble, qu’on ne voudrait plus le quitter. Un premier roman fort et tout en finesse.

Détails :

Auteur : Amy Grace Loyd (TwitterFacebook)
Editeur : Stock
Date de parution : 19/03/2014
272 pages

 

Merci aux éditions Stock pour ce livre !

Cette chronique a déjà été lue 6695 fois.

%d blogueurs aiment cette page :