Très vite lu et très agréable à lire.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Il y a parfois certains blogs qui vous attirent dans des recoins que vous ne pensiez pas aborder. Le blog d’Anouchka est un de ces blogs. Avec son blog La plume dilettante, elle me donne envie d’aborder la littérature japonaise, que je ne connais pas du tout, ou m’a replongée dans des souvenirs de lycée. Car Gogol, j’en ai déjà entendu parler, bien sûr, mais je n’avais encore jamais lu un de ces livres. Après avoir vu son avis sur ce livre, j’ai eu envie de m’y mettre. Et mon passage récent dans une librairie russe m’a donné l’occasion de tomber sur ce livre. Et un autre du même auteur, à venir bientôt.

La quatrième de couv :

– Et le fugitif était un de vos serfs ?
– Un serf ? Le mal serait assurément moins grand ! Le fugitif est… mon nez…
– Hum ! Que voilà un étrange nom ! Et ce monsieur Monnez vous a pris une forte somme ?
– Mon nez, vous dis-je ! … Vous n’y êtes pas du tout. Mon nez, mon propre nez a disparu. Le diable aura voulu me jouer un tour !
– Mais comment aurait-il disparu ? Il y a quelque chose qui m’échappe.
– Je ne peux pas vous dire comment ! Le plus grave est qu’il court présentement la ville en se faisant passer pour conseiller d’État. C’est pourquoi je veux demander que quiconque l’attrapera me l’amène aussitôt, dans les plus brefs délais.

Un matin, alors qu’Ivan lakovlevitch découvre un nez dans son pain, le major Kovaliov, terrifié, s’aperçoit au réveil de la disparition du sien. Ce dernier met alors tout en oeuvre pour le retrouver.

Mon avis :

Deux nouvelles dans ce recueil à la limite du burlesque : Le nez donc, où ce conseiller d’État se réveille avec le milieu du visage lisse, comme s’il n’avait jamais eu de nez, et Le manteau où un petit fonctionnaire timide, amoureux des lettres, mais sans le sous, économise des mois durant pour faire faire chez son tailleur un nouveau manteau. Qui lui sera volé dès le premier soir. La rébellion gronde et le petit fonctionnaire décide de se venger.

Alors oui, il y a de la critique sociale dans ces deux nouvelles : des « hommes importants » qui ne cherchent qu’à impressionner les petites gens, leur montrer qui détient le pouvoir. Et de l’autre côté, les gens du peuple, souvent soûl de bon matin, incapable de dépasser leur condition. Soumis à des règles qui souvent les dépassent.

Mais ce qui m’a le plus marqué dans ces petits récits, c’est l’écriture en elle-même. L’emploi de certaines tournures de phrases, un peu désuètes aujourd’hui, mais tellement agréable à lire. Subséquemment il ne me reste plus qu’à pouvoir utiliser ces mots dans une conversation maintenant.

Extraits

« La jouissance transparaissait sur son visage ; certaines lettres étaient ses favorites et, quand il venait à les rencontrer, il n’était plus lui-même : et de rire tout bas, et de faire des clins d’œil, et de s’aider des lèvres, de sorte qu’on pouvait, semblait-il, lire sur sa figure la moindre lettre que traçait sa plume. » p.45

« De toutes parts, les plaintes ne cessaient d’affluer à propos de dos et d’épaules de conseillers titulaires, voire de conseillers secrets, ayant risqué le refroidissement, subséquemment au fait qu’on leur avait arraché, nuitamment, leur manteau. » p.74

Détails :

Auteur : Nicolas Gogol
Editeur : J’ai lu / Librio
Date de parution : 14/10/2009
78 pages

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