Un bon récit, avec un sujet intéressant, l’écologie et ceux qui se battent pour défendre la nature. Un bémol final, mais qui reste très personnel.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Proposé en partenariat chez BoB, j’ai été séduite par la 4e de couverture et l’envie de découvrir une nouvelle maison d’édition. Retrouver les avis des autres participants : Calypso, Dolphyone, Skritt et Yv. Merci pour le partenariat !
La quatrième de couv :
Pyc et Nikk sont deux frères. Coincés entre un père tyrannique et une mère neurasthénique, ils jouent aux indiens. Pas aux cow-boys. Juste aux indiens qui luttent pour vivre. Les deux garçons s’inventent ce monde-là, celui des Géronimo et autres Sitting Bull.
Ils grandissent parce que c’est ce qui arrive aux enfants. Mais ils continuent de jouer aux indiens. Ils poursuivent la lutte contre les cow-boy qui massacrent la planète, la terre-mère des indiens. Mais à l’âge adulte, ces jeux-là ne font plus rire personne. Ils deviennent ainsi des terroristes aux yeux des autorités, des guerriers à leurs propres yeux. Et même une petite fille devenue trop tôt une jeune femme abandonnée ne pourra changer le cours de leur destin.
Mon avis :
Pyc et Nikk sont frères. Depuis toujours, ils veillent l’un sur l’autre. Enfin, c’est surtout Nikk qui veille sur son frère, car celui-ci est un peu différent, un peu dans son monde. Il faut dire aussi qu’ils ont grandi dans une famille peu équilibrée : une mère tout le temps déprimée, incapable de les protéger de leur père ; un père violent dans les gestes et dans les mots, incapable de leur montrer un tant soit peu d’amour. Alors pour s’évader de cette ambiance, très tôt c’est la nature qui a été leur terrain de jeu favori. Ils ont appris à chasser, à pêcher, à se sentir protégé au milieu des bois. C’est donc tout naturellement qu’ils la protègent aussi.
Mais bien sûr, arrivé à l’âge adulte, dynamiter une installation polluante n’est pas perçu comme une protection de la nature, mais comme un attentat par toutes les autorités compétentes. Une course-poursuite va s’engager entre les policiers, désespérés de ne pas trouver de pistes, et les deux frères, bientôt rejoints par une autre adepte de la nature, blessée elle aussi par la vie.
L’auteur progresse par des aller-retour entre le présent et le passé de Pyc et Nikk, le tout entrecoupé de coupures de journaux relatant les exploits, toujours non-signés, des deux compères. Loin de nous perdre, le tout reste fluide à la lecture, apportant petit à petit des éléments expliquant leur engagement pour la nature. Et démontrant au fur et à mesure la bêtise de l’homme, les autorités qui valident les affirmations erronées de grands groupes, sous couvert d’emplois à sauver, de rentabilité à maintenir…
Seul bémol qui m’aura fait rire au début, puis énervé de plus en plus au fil de ma lecture, c’est les interventions de l’auteur. Alors, oui, je vais prendre le rôle du lecteur-ronchon, décrit par l’auteur lui-même, mais qu’un auteur parle au lecteur directement ne me gêne pas plus que ça lorsque cela apporte quelque chose au livre. Or, là, ça m’a coupé à chaque fois dans le fil de la narration. Et je n’ai pas vraiment compris l’intérêt de s’adresser à la lectrice-bibliothécaire, à l’étudiant à lunettes ou même au lecteur-ronchon. Comme le dit l’auteur lui-même : « l’auteur est assez d’accord avec vous : ce serait dommage de lâcher maintenant. Surtout en plein suspense, à la limite du soutenable, digne des meilleures séries télé américaines, au moment de la coupure pub où, alors que le héros va peut-être mourir, on vous vante un shampooing qui rend les cheveux tellement beaux qu’on se demande à quoi on ressemblait avant, où le soda trucmuche est si désaltérant qu’une seule bouteille pourrait résoudre les problèmes de sécheresse au Burkina-Faso, où on nous prend tellement pour des cons qu’on se demande si on ne l’est pas… Rien de tel avec votre auteur, il n’a plus rien de particulier à vous vendre, il n’a pas la chance d’être sponsorisé par un grand bijoutier ou une marque de lessive. Non, l’interruption, c’est juste pour vous embêter. Parfois, l’auteur se demande s’il n’est pas un peu vicieux. » Peut-être un peu trop vicieux pour moi, l’auteur…
Extraits :
Les hommes sont en guerre permanente. Contre leurs voisins, contre eux-mêmes, contre ceux qu’ils aiment, contre la nature qui les effraie de tant de capacités de création. En guerre. Leur vie se résume à ces deux mots. L’humanité se résume à ces deux mots ridicules, à ce mal implacable. Cette guerre, finalement il n’y en a qu’une, les détruit autant qu’elle détruit leur environnement. Jamais un animal ne va aussi loin dans la déraison. Même si le spectacle nous horrifie, un lion mâle dévorant ses petits ne veille qu’à préserver l’espèce parce que la démographie léonine atteint un seuil que le territoire ne peut absorber. […] L’homme ne régule pas : il accapare les richesses, se persuade qu’il y aura toujours une solution pour poursuivre dans cette voie suicidaire.
Détails :
Auteur : Lionel Robin
Editeur : Editions du Pierregord
Date de parution : 2009
204 pages
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je passe…
Je sens qu’il ne va pas avoir beaucoup de succès en livre en fuite celui-ci…
Je ne suis pas convaincue non plus, un peu étranges ces interventions de l’auteur…
Dans certains livres, les interventions de l’auteur peuvent être justifiées, mais là, ça n’avait pas de rapport avec l’histoire…
Ton bémol est pour moi un gros défaut qui gâche tout le roman…
Disons qu’à force, j’avais tendance à zapper ces interventions, ce qui fait que ça me gâchait de moins en moins le roman. Mais c’est vrai que je n’ai pas trop compris. Mais sinon, j’ai quand même bien aimé ces personnages un peu paumés…