Emmerich se leva et alla regarder par la fenêtre, mais comme on ne voyait rien à travers à cause du givre, il continua à essayer de démêler la nuit du jour. Bauer lui apprit qu’on était l’après-midi et que Graaf nous appelait.
– Quoi encore, râla Emmerich. Pour quoi faire ? Pour crever de froid ?
– Dépêche-toi, lui dis-je.
– Tu parles, me répondit Emmerich, se dépêcher pour aller crever debout.
Nous pensions comme lui. Toute la compagnie le pensait. Pourquoi le lieutenant Graaf avait-il besoin de nous rassembler dehors ? Ne craignaitil pas le froid lui aussi ? Ce qu’il avait à nous dire, nous aurions pu aussi bien l’écouter au chaud, debout devant nos lits de camp.

Un repas en hiver – Hubert Mingarelli

Cette chronique a déjà été lue 20225 fois.

%d blogueurs aiment cette page :