Si vous ne voulez pas qu’un homme se pose des problèmes d’ordre politique, ne lui donnez pas deux solutions à choisir ; ne lui en donnez qu’une. Mieux, ne lui en donnez pas du tout. Qu’il oublie jusqu’à l’existence de la guerre. Si le gouvernement est inefficace, tyrannique, vous écrase d’impôts, peu importe tant que les gens n’en savent rien. La paix, Montag. Instituez des concours dont les prix supposent la mémoire des paroles de chansons à la mode, des noms des capitales d’État ou du nombre de quintaux de maïs récoltés dans l’Iowa l’année précédente. Gavez les hommes de données inoffensives, incombustibles, qu’ils se sentent bourrés de « faits » à éclater, renseignés sur tout. Ensuite, ils s’imagineront qu’ils pensent, ils auront le sentiment de mouvement, tout en piétinant. Et ils seront heureux, parce que les connaissances de ce genre sont immuables.

Fahrenheit 451 – Ray Bradbury

Cette chronique a déjà été lue 4744 fois.

%d blogueurs aiment cette page :