Un grand coup de cœur pour ce roman de la rentrée littéraire 2010. C’est juste, plein de lumière et de vie ! Difficile de décrocher une fois le livre commencé.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

C’était ce jour où j’avais décidé d’aller à la librairie découvrir un peu la rentrée littéraire. Et dès l’entrée, j’ai vu cette couverture. Comme je n’avais jamais encore lu de livres de cette maison d’édition, je l’ai embarqué. Et quelle bonne idée !

La quatrième de couv :

Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte.

En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.

Mon avis :

L’histoire est somme toute banale et correspond en tout point à la quatrième de couverture : un fils quitte la maison, le deuil d’une mère, morte beaucoup trop tôt, un père trop protecteur, une grossesse inattendue, un frère un peu différent… Pas de quoi bouleverser le monde de la littérature, n’est-ce pas ?

Tout l’attrait de ce livre réside dans le style et les images qui s’impriment dans notre tête au fur et à mesure de la lecture. De son île, on garde une image de terre noire, où rien ou presque n’arrive à pousser. Mais on sent aussi l’attachement des hommes à cette terre différente, née d’un volcan. De son voyage, on retient des repas gargantuesques et des rencontres qui marquent. De celles qui permettent de s’ouvrir un peu et de découvrir d’autres façons d’envisager la vie. De sa destination, on ne connaitra pas la région ou le pays. Ça pourrait être chez vous, chez moi, n’importe où. Car finalement, on le sait bien, l’important ce n’est jamais la destination, mais le voyage qu’on effectue. Même une fois arrivé sur place, Arnljótur n’arrête pas le voyage. Il continue à grandir, se découvrir, apprendre.

Pourtant, ce lieu, je l’ai en tête depuis la fin de cette lecture. Je le vois cet éden oublié du monde, cette roseraie où il pourra planter sa Rosa Candida, cette rose sans épine qu’il tient de sa mère. Je visualise l’appartement qu’il a meublé avec soin, comme le jeune homme un peu hors du temps et candide qu’il est. Et j’imagine ce lieu baigné de lumière, bon, doux et qu’on aurait aussi envie de retrouver, un peu comme le cocon où l’on se sent bien. Les personnages sont attachants, au fil des pages ça devient également gourmand. On grandit, on élève et on s’élève, bien au-delà des jugements à la va-vite. On dévore les recettes, éparpillées au fil des échanges entre le père et le fils, et les pages. Et la fin semble décidément arriver bien trop vite. A découvrir !

Extraits

Est-ce qu’un homme élevé dans les profondeurs obscures de la forêt, où il faut se frayer un chemin au travers de multiples épaisseurs d’arbres pour aller mettre une lettre à la poste, peut comprendre ce que c’est que d’attendre pendant toute sa jeunesse qu’un seul arbre pousse ?

De nombeux extraits sont disponibles sur le site des éditions Zulma.

Détails :

Auteur : Audur Ava Ólafsdóttir
Traducteur : Catherine Eyjólfsson
Editeur : Zulma
Date de parution : 19/08/2010
333 pages

Cette chronique a déjà été lue 16113 fois.

%d blogueurs aiment cette page :