Un livre très dur sur la crise et l’entreprise. Pour ceux qui ont perdu les mots pour exprimer leur souffrance.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Au moment de faire mon choix en lecture numérique sur Bibliosurf, c’est le texte sur la couverture et le sous-titre, Un licenciement, qui m’ont interpellée.
La quatrième de couv :
Saluer mon chef une dernière fois, les RH me fixent rendez-vous pour le solde de tout compte, il faudra repasser dans quelques jours, post-humiliation.
Mon avis :
Sans. Sans bureau fixe, sans considération, interchangeable, sans cesse remplacé, déplacé et finalement sans travail. Avec les Assedic pour tenir un peu, parce que c’est la crise, parce qu’il faut sauver l’entreprise. Alors pour le bien de tous, pour le bien des salariés, pour le bien, parce qu’il le faut, il n’y a pas le choix, on se sépare, plan de départ volontaire, merci de nous aider à maintenir la santé de l’entreprise… Ne vous inquiétez pas, un jour la reprise viendra et vous pourrez tous recommencer à aider l’entreprise…
Récit éclaté de ces entreprises qui vous avalent chaque matin pour vous recracher le soir, vidé de toute envie, de toute pensée cohérente, de toute individualité. Phagocyté, avalé, bouffé, avec finalement cette envie de tout casser, pour évacuer parce qu’on ne comprend plus rien. Ou finalement partir, parce que trop dur, parce qu’on n’en peut plus et qu’il faut bien faire quelque chose pour ne pas sombrer…
Un texte très dur, violent même parfois dans la souffrance qui s’en dégage. Un texte sur la crise, l’entreprise. Un texte qui touchera tous ceux qui se retrouvent un jour sans mots pour exprimer leur malaise…
Extraits :
Un premier extrait de ce livre a été posté dans l’extrait du mardi 40. Vous pouvez aussi lire le début de ce livre sur le site de l’éditeur.
Ne plus avoir la force de se dresser humain dans ce lieu de machinerie ? Quel masque ? Quel masque nécessaire dedans ? Quel masque petit à petit conservé dehors avec le temps ? car si difficile à enlever, de plus en plus, jusqu’à ne plus avoir la force de, car quoi en retour ? Quoi pour ce geste ?
Détails :
Auteur : Joachim Séné
Editeur : publie.net
Date de parution : 17/10/2010
66 pages
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Un livre qui parle d’une dure réalité. Je préfère ne pas trop lire ce genre de récit vu que dans quelques mois je vais chercher du boulot. Il ne vaut mieux pas que je parte avec des idées négatives !
Ce livre ne donne pas forcément la meilleure image du monde du travail, c’est sûr. A mettre de côté pour dans quelques années, pour voir si tu arrives à ce même constat ou pas.
Le thème me fait penser à « Cadres noirs » de Pierre Lemaître, un thriller que j’ai adoré et que je te conseille vivement.
La couv’ de celui-ci m’interpelle beaucoup mais si tu dis que c’est dur et violent, je préfère passer.
J’ai beaucoup entendu parler de Cadres noirs, mais je ne l’ai toujours pas lu. Quand je dis violent, ce n’est pas dans l’histoire, mais dans les mots et les situations. C’est plus une ambiance générale… en tout cas, je l’ai ressenti comme ça.
Oui j’avais compris pour la violence. Elle apparaît aussi dans « Cadres noirs » d’ailleurs qui n’est pas vraiment violent non plus dans l’action d’ailleurs (enfin un peu plus vu que c’est quand même un roman noir)
Il faudra un jour que je le lise… Mais là on sort du cadre du roman pour celui-ci…
un grand merci pour votre lecture, une remarque simplement : le premier des deux paragraphes d’extrait ne vient pas de ‘Sans’, « Les semaines suivantes n’ont pas compté pour moi… », Google me souffle Philippe Jaenada possible source ? (Ce qui donne d’autres idées de lecture…)
Sinon rien à redire bien sûr 🙂
& bonne continuation à votre blog qui lit qui lit !
J
Aïe, aïe, aïe, désolé pour cette erreur. Elle est maintenant réparée, mais à force de lire, lire, lire, on finit par se mélanger les pinceaux au moment de préparer les articles. Promis, au prochain article sur l’un de vos livres, je relirai deux fois avant de publier 🙂
pas de problème 😉 merci,
& quant au(x) prochain(s)… hum… je vais m’y coller de ce pas !
Je parlais en fait de vos livres déjà parus, mais que je n’ai pas encore lus. Il vous reste donc encore du temps pour le suivant 😉