Yahia Belaskri nous propose un regard critique mais aussi plein de compassion pour son pays, l’Algérie.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Proposé par Blog-O-Book il y a quelques temps, ce livre m’intéressait car je n’ai jamais rien lu concernant l’Algérie. Alors je me suis inscrite pour ce partenariat. Merci à BoB et aux éditions Vents d’ailleurs pour la découverte. Vous pourrez retrouver les avis des autres participants sur le site de BoB.
La quatrième de couv :
Déhia, jeune femme universitaire, promise à un avenir radieux, se heurte dans sa propre famille à l’extrême violence de l’histoire récente algérienne. Belle femme dans une société où la religion, la corruption, la violence tiennent lieu de boussole, comment peut-elle vivre, comment tracer sa voie sans se perdre ?
Adel, cadre dans une entreprise, s’accroche à ses idéaux, essaie d’échapper aux pressions, petites et grandes, avant de tenter sa chance loin, très loin…
Deux mémoires saccagées, une femme et un homme au passé amer qui prennent le chemin de la vie, malgré tout, ensemble.
Mon avis :
On découvre Déhia et Adel en vacances en Italie, savourant leur amour et leur liberté dans une ville chargée d’histoire, mais loin, très loin de leurs histoires, celle de leur pays. Et très vite, on fait un retour en arrière, pour découvrir l’histoire de Déhia d’abord. Professeur en milieu universitaire, elle fait partie des jeunes femmes libres, ayant des croyances religieuses bien sûr, mais qui garde surtout un regard objectif sur la vie et son pays. Déhia a la chance d’avoir des parents ouverts aux changements et à la vie et son compagnon, Salim, est lui aussi un homme plein de bon sens. Malheureusement, ils constatent tous les jours la corruption des hommes politiques et surtout la radicalisation du mouvement religieux. Jusque dans leur propre famille, Déhia ayant deux frères qui versent de plus en plus dans le fanatisme.
Adel, lui, est parti loin de sa famille pour étudier. Fuir serait plus juste, tant il veut s’éloigner de cette famille qu’il ressent comme un boulet. Ce n’est pas qu’il ne les aime pas, mais ils font partis d’un monde ancien dans lequel Adel ne se reconnait plus, lui qui vient de découvrir le pouvoir des mots. D’ailleurs quand il décroche son premier poste, il est encore plein d’idéaux. Il est là pour changer les choses, pour les faire avancer, les améliorer. Mais très vite, il se heurte à l’immobilisme, à la corruption, aux pressions de son entreprise. Jusqu’à cet attentat qui va bouleverser sa vie.
Construit en alternant les différentes histoires, ce livre nous raconte l’histoire de cette Algérie qui oscille entre tradition religieuse et désirs d’émancipation. Le tableau dressé là est bien sombre, même si on sent encore un attachement profond de l’auteur à ce pays, son pays. Il y a ceux qui se battent pour faire changer les choses, mais ce combat est visiblement perdu d’avance tant la corruption et l’emprise de la religion semblent avoir gagné ce pays. Le choix d’une narration en alternance permet d’avoir quand même une petite lueur d’espoir. Espoir de voir que certain arrivent à se sortir de cet engrenage. Mais finalement, à quel prix…
Détails :
Auteur : Yahia Belaskri
Editeur : Vents d’ailleurs
Date de parution : 09/2010
126 pages
Cette chronique a déjà été lue 4142 fois.
Le thème m’intéresse, je le note!
Alors tu devrais revenir demain matin 🙂