Un très beau recueil de poésie qui parle de la vie, celle qui questionne.
La quatrième de couv :
Marlène Tissot est née en 1971. Elle a publié quatre recueils de poésie, dont « Nos parcelles de terrains très très vagues », éditions Asphodèle, collection « Minuscule » (2010) et « Je me souviens, c’est dimanche », éditions Asphodèle, collection « Confettis » (2013), ainsi qu’un premier roman remarqué, « Mailles à l’envers », sur l’enfance et l’adolescence blessées, en 2012. Son écriture est à la fois tendre, clinique, écorchée et irradiante.
Dans cette nouvelle publication, l’auteur reste fidèle à sa verve poétique. Il ne faut pas se fier aux apparences. Les mots exhibent leurs cicatrices et les bombes explosent «sous les fleurs de la tapisserie».
Marlène Tissot, c’est Bukowski au féminin: la même rage, la sensualité en plus.
François-Xavier Farine
Mon avis :
Elle nous parle d’elle, de déception, d’amour et de possible.
Elle nous parle de sa mère, de solitude, de l’enfance et de la vie.
En quelques phrases, elle interroge son monde, le monde, sa relation aux autres.
Elle nous parle de son univers, mais au fond, c’est de notre univers qu’elle parle.
Les textes, illustrés par les belles encres de Somotho, touchent et j’aurais pu vous recopier tout le recueil si ça pouvait vous convaincre de découvrir ces poèmes.
Extraits
Script
Les jours où je ne
comprends plus rien
je me dis
peut-être qu’on vit tous
dans une série télé
peut-être que j’ai juste
oublié d’apprendre
mes répliques
peut-être que je suis
restée coincée
dans la coupure pub
Faire semblant
Autrefois
je croyais que les adultes
ne pleuraient pas
n’avaient jamais peur
connaissaient toutes les réponses
je me disais que grandir nous transformait
qu’une étrange alchimie
rendait les choses plus simples
qu’on n’avait plus à s’inquiéter de rien
sauf gagner de l’argent
et se soucier de certains détails
comme
égoutter les nouilles
ou sortir le linge de la machine à laver
Evidemment je me trompais
les adultes sont juste des enfants
qui ont appris à faire semblant
et cachent leurs larmes et
tout un tas d’autres choses
Celle qui se cache sous les fleurs de la tapisserie
Je ne sais pas trop pourquoi
je mens et ce ne sont pas réellement
des mensonges mais plutôt des choses
que je passe sous silence
la peau de mon âme qui refuse
de se dénuder
comme si parler de moi
me faisait froid en dedans
alors je me tais
je me fais toute petite
planquée sous les fleurs de la tapisserie
et quand on m’oublie enfin tout à fait
j’invente des histoires
pour mettre le feu à la paille des jours
pour faire mon intéressante dans la solitude
des pages à carreaux
Détails :
Auteur : Marlène Tissot – Somotho (dessins)
Éditeur : Le Citron Gare
Date de parution : 2013
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Un peu triste tout de même.
Ce n’est pas du tout l’impression qu’il m’en reste!
Bonjour, ce serait bienvenu et le minimum quand on cite intégralement la 4e de couverture d’un bon livre de citer aussi celui qui l’a écrite. C’est-à-dire mézigue : François-Xavier Farine alias « Poebzine ». D’autant plus que j’ai découvert Marlène Tissot dès 2009 et que j’ai souvent parlé d’elle dans des articles, chroniques ou autres… En vous remerciant de ça ! Très Cordialement à vous. F-X F.
Bonsoir, je cite toujours intégralement les 4e de couverture. C’est ce qui permet de donner un premier aperçu du livre, n’est-ce pas? Votre signature m’aura échappée en la recopiant. Vous noterez tout de même qu’à aucun moment je ne m’en suis attribuée le mérite, même si je découvre Marlène Tissot bien plus tardivement… Cordialement à vous également.