Un texte sensible, qui donne un point de vue très intéressant sur le métier de reporter de guerre.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
Proposé par les éditions Rue Fromentin, le récit de ces guerres vécues de l’intérieur m’intéressait.
La quatrième de couv :
À l’automne 2001, Megan Stack, journaliste pour le L.A. Times, est envoyée en Afghanistan. Elle a vingt-cinq ans et n’a jamais couvert de conflit. C’est le point de départ d’un «voyage» qui durera près de dix ans, passant par l’Égypte, l’Arabie saoudite, la Libye, le Liban, Israël et la Palestine…
Dans Tous les hommes de ce village sont des menteurs l’auteur raconte les bombardements, la vie quotidienne des habitants sous la terreur. Une plongée dans la guerre plus sensible qu’un reportage, plus saisissante qu’un roman, un regard unique de femme sur cette région du monde. Après ce périple, Megan Stack ne pourra plus rentrer chez elle, aux États-Unis. Elle travaille désormais comme correspondante en Chine.
Mon avis :
« J’avais vingt-cinq ans à peine quand j’ai couvert les affrontements en Afghanistan. J’avais atterri là par une simple coïncidence, précipitée par hasard dans le reportage de guerre, simplement parce que j’étais en vacances à Paris pour le 11 septembre. » Alors celle qui n’était auparavant que correspondante nationale va se retrouver propulsée en première ligne des combats au Moyen-Orient. Pendant cinq ans, elle couvrira les guerres et les horreurs en Israël, au Yemen, en Egypte ou encore en Irak. Elle sera là pour la traque de Ben Laden, la chute de Saddam Hussein, la guerre au Liban, les affrontements entre Israël et la Palestine, les attentats à la bombe dans l’un ou l’autre camp.
Mais ce livre n’est pas le récit de la guerre. Ou pas seulement. C’est un récit de ses rencontres avec les hommes politiques, les traducteurs, les chauffeurs, ceux qui veulent bien raconter une journée, une heure de ce que c’est que de vivre sous les bombes, dans une dictature, en tant que femme, en tant qu’ancien prisonnier politique, dans le froid, dans les hôpitaux psychiatriques, dans les hôpitaux de fortune aussi… C’est ce récit qui dépasse le traitement des images de guerres comme de l’infotainment, la réalité des gens qui disparaissent le lendemain d’un rendez-vous avec la journaliste pour avoir osé parler.
Mais c’est aussi l’histoire d’une femme perdue. A force de couvrir l’horreur, comment se protège-t-on de ce que l’on voit, de ce que l’on vit avec ces populations ? Comment couvrir une guerre qui ne semble plus avoir de logique, ni pour le pays qui s’est lancé dans l’attaque, ni pour celui qui la subit ? Mais Megan Stack se questionne surtout sur les stratégies de son propre pays : pas chez elle dans ces pays qu’elle a couverts, plus vraiment chez elle non plus dans ce pays où elle est née, mais dont elle ne comprend pas/plus les positions politiques…
« Nous somme revenus à sec, crachant le sang d’autres que nous« , dit-elle dans ce récit sensible, qui donne un point de vue très intéressant sur le métier de reporter de guerre.
Extraits :
Des extraits ont été publiés dans l’extrait du mardi 104 et l’extrait du mardi 103.
Détails :
Auteur : Megan Stack
Editeur : Asphalte Editions
Date de parution : 14 février 2013
404 pages
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Je l’ai reçu aussi mais je n’ai pas encore eu le temps de le lire. Je suis contente d’avoir ton avis qui m’en apprend plus sur ce livre !
Il est vraiment très intéressant. Comprendre un peu ce qui se passe derrière les images qu’on nous montre à la télé… Il devrait te plaire aussi…
J’espère qu’elle a trouvé des réponses à ses questions.
Pas forcément je pense…