Très étrange ce recueil qui ne raconte rien ou presque, mais où entre les lignes et dans ce style si particulier c’est tout un monde qui se joue.

Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?

Après Faire l’amour et Fuir, il me semblait logique de commencer par le début et donc de lire le tout premier roman de Jean-Philippe Toussaint.

La quatrième de couv :

Lorsque j’ai commencé à passer mes après-midi dans la salle de bain, je ne comptais pas m’y installer ; non, je coulais là des heures agréables, méditant dans la baignoire avec le sentiment de pertinence miraculeuse que procure la pensée qu’il n’est nul besoin d’exprimer.

Mon avis :

On est là devant un objet des plus étrange. Pas vraiment un roman, ni une nouvelle. C’est plutôt une sorte de compte rendu, livré en trois parties (Paris – L’hypoténuse – Paris), chaque paragraphe étant numéroté.

Un compte rendu de quoi, allez-vous me demander ? C’est là que ça devient encore plus difficile. J’aurais tendance à dire un compte rendu du rien. Enfin, ce rien qui fait nos journées à toutes et à tous (ou presque !) : un emménagement, une pendaison de crémaillère, un peintre polonais qui dépouille des poulpes dans une cuisine, une fuite sur un coup de tête, une fléchette en plein front de celle qu’on aime et finalement un retour à la case départ dans la salle de bain.

Ayant lu d’abord Faire l’amour et Fuir, je me rends compte que dès le premier roman, Jean-Philippe Toussaint nous emmène dans ce monde très étrange de l’amour qui ne sait pas s’exprimer. Toujours ces personnages qui s’aiment, mais se fuient ; qui se parlent, mais qui ne s’entendent pas ; qui sont physiquement proches, mais mentalement très éloignés.

Avec par-dessus tout ça, un soupçon de petites piques et d’ironie qui me donnent envie de continuer à explorer le monde de Jean-Philippe Toussaint.

Extraits

« 64) Ce qui me plaît dans la peinture de Mondrian, c’est son immobilité. Aucun peintre n’a voisiné d’aussi près l’immobilité. L’immobilité n’est pas l’absence de mouvement, mais l’absence de toute perspective de mouvement, elle est mort. » p.90

Lire aussi les premières pages.

Détails :

Auteur : Jean-Philippe Toussaint
Editeur : Minuit
Date de parution : 2005
131 pages

Cette chronique a déjà été lue 8033 fois.

%d blogueurs aiment cette page :