Un coup de cœur pour ce texte sur le monde du travail. Dur, mais réaliste.
Mais d’où t’es venue l’idée de lire ce livre ?
J’avais eu un coup de cœur pour La crise. Sans m’avait beaucoup touchée également. Quand C’était est sorti, il était donc logique que je le lise aussi.
La quatrième de couv :
Informaticien, Joachim Séné décide de quitter son travail pour écrire. Mais les fantômes sont coriaces – chaque c’était, en tête de chaque paragraphe, ira harponner à rebours un des éléments de l’ancienne vie salariée, la vie moderne des bureaux d’aujourd’hui, et leur informatique.
Condition moderne du travail : au coeur de la capitale, en vue de la Tour Eiffel, avec la pause clope sur le trottoir et les touillettes de la machine à café. Et pas un travail aux mains noires : le code, les bases de données.
Une expérience formelle dérangeante, la netteté de ce qu’on voit, l’abstraction du monde, le quotidien du corps et des paroles, les chefs et le retour chez soi.
Mais à l’inverse, qu’il nous accorde de découvrir, dans ces 53 semaines en 5 fragments, sans jamais dire « je », une mise en écriture résolue, politique et tout aussi coriace, du nouveau visage du monde du travail et des écrans.
Les textes de littérature qui ont le mieux honoré les contradictions propres au monde du travail, et ce qui y émerge de notre humanité nue, sont ceux qui ne poursuivaient pas le travail lui-même, mais bien leur seul principe littéraire. Ce n’est pas l’open space et les écrans qui nous feront rêver ici, c’est l’aventure renouvelée du roman, à échelle des êtres – même si parfois, pour cet instant, pour cette silhouette, cinq lignes suffisent.
Mon avis :
Tout est parti de contraintes dans le cadre du blog Le Convoi des Glossolales : écrire chaque jour un paragraphe commençant par C’était et traitant du monde du travail. Alors sur 53 semaines, Joachim Séné va nous livrer ce que c’était son travail d’informaticien en openspace. Et comme dans La crise ou Sans, c’est sans concession, dur et désabusé.
Avec la mise à distance induite par la répétition du « c’était », on découvre un monde que l’on côtoie tous les jours sans plus vraiment sans rendre compte : la redite de ces gestes 1000 fois répétés jour après jours, les situations qui se reproduisent jusqu’à l’étouffement, les mêmes personnes, les mêmes lieux, les mêmes blagues, les mêmes contraintes, les mêmes urgences, les mêmes bouts de code, les mêmes mesquineries…
Encore une fois, Joachim Séné décrypte bien les problèmes de notre société. Celle qui impose de plus en plus de contraintes qui semblent déconnectées des valeurs essentielles. Celle qui finit par rendre tous les employés interchangeables et donc de plus en plus frustrés face à la tâche demandée. Un monde du travail effrayant…
Extrait :
Lire les premières pages sur le site de publie.net.
Un extrait à été publié dans l’extrait du mardi.
Détails :
Auteur : Joachim Séné
Éditeur : Publie.net | Publie.papier
Date de parution : 09/12/2011
124 pages
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Un roman qui a l’air terrible dans ce qu’il raconte.
Un peu comme peut l’être parfois le monde du travail…